Le monde moderne, qui nous assaille d’images et d’informations, semble conspirer contre notre vie intérieure. Telles les trente-deux soupes Campbell d’Andy Warhol, nous voici transformés en récipients interchangeables, réduits à notre temps de cerveau disponible. Et de plus en plus seuls, nous rappelle le Chilien Óscar Hahn dans ce poème durable comme un emblème.  

Me voici à nouveau de retour
dans ma chambre de Iowa City
 
Je prends à petites gorgées mon assiette de soupe Campbell
face au téléviseur éteint

L’écran reflète l’image
de la cuillère qui entre dans ma bouche

Et je suis l’avis commercial de moi-même
qui n’annonce rien à personne

Oscar Hahn, Peine de vie et autres poèmes, traduit de l’espagnol par Josiane Gourinchas
© Cheyne Éditeur, 2016

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