Comme beaucoup d’entre nous, il souffrait de surcharge informationnelle, d’infobésité. Mais il a pris le taureau par les cornes, bien décidé à retrouver sa sveltesse et sa santé.

J’ai commencé, dit-il, par une cure détox. Je voulais purifier mon organisme, le libérer des toxines qui s’y étaient accumulées par tous les excès commis pendant la campagne présidentielle. Malheureusement, après huit jours de jeûne complet, je me suis jeté avec plus de gourmandise qu’avant sur la radio, les journaux, les réseaux…

On m’a conseillé alors la monodiète : ne se nourrir pendant un mois que d’un seul sujet, pour saturer l’appétit. J’ai choisi le dérèglement climatique, mais ça m’a vite refroidi. Comme tous les régimes draconiens, celui-ci te fait retomber très vite dans l’excès inverse, par un effet yo-yo.

J’écoute ma faim d’information, je me nourris quand je veux, mais en quantités raisonnables

Ce sont les mélanges qui sont mauvais, m’a-t-on expliqué. J’ai donc essayé ensuite le régime dissocié : ne pas ingurgiter en même temps des informations de natures différentes, comme les viols en Ukraine et la sextape de Benzema. J’ai fui ces émissions survoltées dont on ne sait si l’animateur est journaliste ou amuseur public. C’est efficace, mais pas facile à trouver. Et, très vite, on oublie de dissocier.

Finalement, dit-il, j’ai adopté le régime intuitif : j’écoute ma faim d’information, je me nourris quand je veux, mais en quantités raisonnables, et j’éteins l’ordinateur ou la télé avant d’être complètement rassasié. J’observe la règle des cinq informations positives chaque jour. Prises si possible à la source, direct producteur : je fuis les commentaires, les articles de grande consommation, bourrés d’additifs et fabriqués selon des processus douteux… Déjà, je me sens plus léger. C’est formidable ! J’ai commencé lundi. On verra si je tiens jusqu’à dimanche. 

Vous avez aimé ? Partagez-le !