– Mes chers amis, j’ai coutume de dire qu’un pays comme la France, ça ne se réforme pas. Mais ça peut faire sa révolution, en revanche. Ça, oui. 

Claude disait : sa révolution, comme une mère poule dit de son bébé qu’il va faire son caprice, ou son rototo. 

Cette affirmation, lâchée tout à la fin du dîner-débat dont il était l’invité exceptionnel – on était en train de servir les digestifs –, presque en guise de conclusion, fut accueillie par les vieilles dames et les vieux messieurs qui composaient l’assistance avec une sorte d’incrédulité, mêlée d’un peu de crainte. 

Effet de l’alcool, réaction à l’atmosphère confinée, de plus en plus lourde, de cette salle de restaurant surchauffée ? Au lieu de corriger le tir en revenant à des propos plus conformes à la décence et aux attentes de l’auditoire, Claude éprouva un irrépressible besoin de surenchère :

– Il ne s’agit pas, notez-le, d’un inoffensif constat historique. Cette affirmation est valable pour le

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