Simone Weil est née dans une famille juive assimilée à la culture française, non pratiquante et désintéressée des questions religieuses. Son père était athée, seule la grand-mère Weil restait attachée aux rites juifs. La jeunesse de Simone fut plus occupée par l’engagement politique et la réflexion sur les enjeux sociaux que par Dieu, dont le problème de l’existence lui semblait alors simple. « La seule méthode certaine pour éviter de le résoudre à faux, ce qui me semblait le plus grand mal possible, était de ne pas le poser », a-t-elle écrit.

Simone Weil fut attirée par le christianisme une première fois en assistant au Portugal à une procession de femmes. Prenant le contrepied de Nietzsche, elle s’enthousiasme pour cette « religion d’esclaves » destinée aux plus vulnérables. Au cours d’un voyage en Italie elle découvre la qualité spirituelle de la beauté naturelle et artistique, admire la peinture et la musique. Elle s’émerveille pour les statues de la chapelle Médicis, reconnaissant dans L’Aurore de Michel-Ange ses « réveils d’ouvrière rue Lecourbe ». À Assise, elle est émue par la spiritualité franciscaine et par l’idéal de pauvreté de saint François, le Poverello. Un séjour à l’abbaye de Solesmes lui fait connaître le chant grégorien. La lecture d’un poème du pasteur anglican George Herbert lui donne le sentiment que le Christ est présent, « présence plus personnelle, plus certaine, plus réelle que celle d’un être humain ».

Pour éclairer son désir de conversion, Simone entame de longues conversations avec des religieux dont elle devient proche, comme le dominicain Joseph-Marie Perrin. Elle renonce finalement au baptême pour demeurer avec ceux qui ne connaissent pas le Christ, au seuil de l’Église. Certains affirment t

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