Une dangereuse banalisation
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Sous la présidence de Nicolas Sarkozy et plus encore sous celle de François Hollande, le thème de la dégradation de la fonction présidentielle est devenu un cliché du débat public. Il s’appuie sur l’impopularité record du « président bling-bling » et du « président normal » qui, tous deux, ont très rapidement suscité la déception et la défiance d’une majorité de Français. La détérioration de l’image de la fonction ne s’explique pas seulement par des facteurs individuels, tenant à la personnalité des deux derniers présidents français. Elle s’inscrit dans un processus plus long, à l’échelle de la Ve République, où prévalent les facteurs institutionnels et politiques.
La Constitution de 1958 s’inspire des idées de ceux qui, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, voyaient dans le renforcement de l’exécutif et de la fonction présidentielle un remède aux insuffisances et aux dérives du système parlementaire tel qu’il était pratiqué sous la IIIe et la IVe République. Elle octroie au président de la République les fonctions régaliennes d’un chef d’État et un rôle d’arbitre au-dessus des partis, mais aussi un rôle politique déterminant. Le président nomme le Premier ministre, préside le Conseil des ministres ; il peut également dissoudre l’Assemblée nationale et user de pouvoirs spéciaux, en vertu de l’article 16 que de Gaulle utilise dans le contexte difficile de la guerre d’Algérie. En revanche, il n’est pas impliqué dans la gestion, souvent peu gratifiante, des affaires courantes : c’est bien le gouvernement et son chef, le Premier ministre, qui déterminent et mettent en œuvre la politique de la nation et, de ce fait, subissent de ple
« Une fonction encore très sacralisée »
Brice Teinturier
Quelle serait la meilleure définition du président en majesté sous la Ve République ?
C’est le dépositaire symbolique de la volonté d’une majorité de Français, censé repr…
[Au ciel]
Robert Solé
– Dites donc, Mitterrand, suivez-vous ce qui se passe en bas ?
– Oui, mon Général. Ils sont devenus fous. Une douzaine de candidats à droite, et qui sait combien à gauche ? N’importe qui se voit président. De notre t…
Plaidoyer pour une fonction présidentielle incarnée !
Éric Revel
Quoi ? Il faudrait, paraît-il, passer au plus vite à la VIe République ? Et laisser tomber comme une vieille chaussette cette Constitution taillée pour les épaules historiques du seul général de Gaulle ? Il serait urge…