Ils en sont persuadés. C’est toujours « la faute aux médias ». Lorsque tout va mal, lorsqu’un homme – ou une femme – politique piétine. Lorsqu’ils se sentent incompris et mal aimés, lorsque les citoyens semblent ne plus les suivre, ils se retournent vers le messager et le désignent comme coupable : « Comment peut-on gouverner sous le feu des médias ? » se demandait déjà Michel Rocard.

Plusieurs éléments vont dans le sens d’une véritable responsabilité des médias dans ce que chacun constate : l’affaiblissement de la fonction présidentielle que le général de Gaulle avait taillée à sa mesure en élaborant la Constitution de la Ve République. 

La liberté de la presse, fondée en droit depuis près d’un siècle, a eu du mal à s’imposer concrètement, en particulier dans le domaine politique. La fonction critique des journalistes n’a pourtant jamais cessé de s’exercer sur la classe politique mais il semble que, depuis les années 1980, l’on peut mesurer la puissance des médias et leur degré de liberté en se focalisant sur le président de la République. Après la révérence, l’insolence. 

Cette insolence a pu, dans un premier temps, être encouragée. Ainsi, lorsque Yves Mourousi s’installe négligemment sur la table où est assis François Mitterrand, pour lui poser des questions du type « Est-ce que vous êtes branché ? », c’est avec la complicité de celui-ci. En revanche, lorsque Patrick Poivre d’Arvor, fort de ses vingt et un ans passés aux manettes du JT de TF1, fait remarquer à Nicolas Sarkozy qu’il a semblé, lors du so

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