Moi président, j’aurais évité de faire toute ma campagne électorale sur le thème du « président normal », expression riche de toutes les déconvenues à venir.

Moi président, j’aurais prié Valérie Trierweiler de rester à sa place.

Moi président, j’aurais pris les dispositions pour ne pas me donner le ridicule d’être flashé par des paparazzi, casqué comme le dernier des zigotos.

Moi président, je n’aurais pas maltraité les classes moyennes en pratiquant une razzia fiscale digne de l’Ancien régime.

Moi président, je n’aurais pas perdu deux ans en pensant que tout allait bien.

Moi président, je me serais abstenu de déclarer à Bamako que je vivais le « plus beau jour de ma vie politique ».

Moi président, j’aurais évité la confusion entre la fonction de chef de l’État et celle de premier secrétaire du Parti socialiste, renonçant à mijoter dans des querelles subalternes pour citer librement de Gaulle.

Moi président, je n’aurais pas abusé des communiqués sur tout et n’importe quoi, me rappelant, après tout, que la République rémunère nombre de ministres pour traiter des dossiers divers.

Moi président, je n’hésiterais pas, de temps en temps, à me relire pour me demander ce que j’ai bien voulu dire en promettant d’avoir un comportement à « chaque instant exemplaire », de donner un élan à la « décentralisation », de promouvoir de « grands débats citoyens » sur l’énergie, de renouveler le dialogue social.

Moi président, je crois que je renoncerais aux anaphores… 

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