Nous serons 8 milliards à vivre sur Terre le 15 novembre prochain, selon la dernière étude démographique des Nations unies. Ces chiffres collectés lors de recensements sur toute la planète ne visent pas à nous sidérer. Ils sont avant tout réunis par les États pour les aider à mieux connaître la structure de leur population par tranche d’âge, sexe, activité socioprofessionnelle, etc. Le recensement est d’abord un instrument politique, économique et social. C’est aussi une source d’informations unique sur l’état de santé des nations et leur avenir proche. Car c’est une chose d’apprendre que les sept pays les plus peuplés du monde sont la Chine (1,4 milliard), l’Inde (1,38 milliard), les États-Unis (338 millions), l’Indonésie (275 millions), le Pakistan (236 millions), le Nigeria (218 millions) et le Brésil (215 millions). Et c’en est une autre de savoir, grâce à des projections, qu’en 2050 cet ordre sera sensiblement modifié avec l’Inde (1,6 milliard) devant la Chine (1,3 milliard), les États-Unis (398 millions) et le Nigeria (397 millions).

Dans son étude, la division population des Nations unies concentre une grande partie de son attention sur l’horizon 2050, mais livre aussi des estimations pour la fin du siècle. Vertige des chiffres… La population globale culminerait à 10,4 milliards d’humains. La Chine ne serait plus alors, sur le grand ring mondial, qu’un poids moyen affichant seulement 700 millions d’habitants. Et l’Afrique, aujourd’hui sous-peuplée, deviendrait une hyperpuissance démographique avec 4 milliards d’habitants. Un monde singulièrement modifié que le géographe Michel Foucher analyse pour nous.

Serons-nous trop nombreux ? se demandent certains. Et ne le sommes-nous pas déjà ? À ces questions redoutables, l’essayiste Laure Noualhat répond en expliquant les raisons du refus d’avoir des enfants d’une fraction de la génération des trentenaires alors que Jacques Véron, spécialiste de la démographie et de l’environnement, met prioritairement l’accent sur les modes de vie et de consommation que nous adopterons. Tous les individus ne polluent pas également, remarque-t-il. Et toutes les projections démographiques ne sont pas à prendre au pied de la lettre… Solide à l’échelle d’une ou deux décennies, leur fiabilité s’estompe ensuite. Les démographes Hervé Le Bras et Valérie Golaz, armés de leur expérience, le montrent brillamment tous les deux. 

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