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« Le tribunal médiatique n’a pas de langage ni de code »
Denis Salas
Comment appréhendez-vous la libération de la parole sur les agressions sexuelles dans la sphère médiatique ?
J’y vois d’abord un phénomène de société. Les femmes portent une accusation vis-à-vis de leurs agresseurs. Cette accusation traitée par les réseaux sociaux et non par une institution, on peut l’appeler agression morale pour la différencier de ce qui relève du judiciaire. C’est à la fois un opprobre jeté contre quelqu’un et en même temps, de la part de la personne qui accuse, une volonté de faire payer à l’autre la honte subie. Il y a là une dimension vengeresse qui mène à une impasse.
Pourquoi ?
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Ces femmes qu’on ne voulait pas entendre
Manon Paulic
Quand un homme l’a touchée pour la première fois, Élise* avait 4 ans. Elle connaissait bien son agresseur, c’était son cousin. Dans la famille, les violences sexuelles sont un tabou. On en parle une fois, puis on laisse le silence s’installer autour de soi, comme un voile protecteur de fortune. « Quand j’en ai parlé à ma mère, elle m’a dit qu’elle allait davantage me surveiller aux repas de famille », raconte la jeune femme, aujourd’hui âgée de 28 ans et salariée dans le secteur de la communication. Sa mère avait pourtant bien pris la mesure des faits, ayant elle-même été victime d’attouchements de la part de son demi-frère dans le passé. Elle aussi avait raconté son histoire une fois, puis s’était tue. « On a toutes les deux grandi avec l’idée que ce genre de situation se réglait en famille. »
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[Rumeurs]
Robert Solé
Elle court, elle court… Vraie ? Fausse ? Nul ne le sait, mais chacun a sa petite idée sur la question. C’est le propre de la rumeur, née de géniteurs inconnus avant de connaître une multitude de parents adoptifs.
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