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« La méditation n’est pas une absence, mais une présence au monde »
Christophe André
À quoi fait-on référence aujourd’hui lorsque l’on parle de méditation ?
C’est un mot compliqué, car l’histoire l’a rendu polysémique. Longtemps, en Europe, la méditation a fait référence à une réflexion intellectuelle approfondie, d’inspiration philosophique, à la suite de Descartes ou de Pascal notamment. Un petit tableau de Rembrandt au Louvre, Philosophe en méditation, montre ainsi un homme assis sur sa chaise, réfléchissant probablement au sens de l’existence. Puis vinrent les méditations poétiques de Lamartine ou de Chateaubriand. Il y a aussi une méditation chrétienne, destinée à « ruminer » les Écritures saintes. Enfin, sont arrivées les méditations venues d’Orient, empreintes de bouddhisme, comportant une part spéculative, spirituelle, mais aussi tournées vers l’apaisement, la pacification de l’esprit, hors de toute croyance.
Introduire la méditation dans le monde médical vous a-t-il été facile ?
Non ! Quand on a introduit cette pratique en 2004 à l’hôpital Sainte-Anne, on a vite compris qu’il fallait utiliser un autre terme. Au début, un patient sur deux à qui je proposais des séances de méditation prenait peur et ne revenait pas. Il faut dire que l’époque était encore marquée par le poids des sectes, des gourous, des dérives de la méditation transcendantale dans les années 1970. On parlait par conséquent d’entraînement attentionnel. Ce n’était qu’un demi-mensonge ! Car, dès le XIXe siècle, William James, fondateur de la psychologie moderne et frère de l’écrivain Henry James, considérait que la maîtrise de l’attention était la clé de tout : de l’éducation comme de l’équilibre psychique.
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[Meuuuh !]
Robert Solé
Les vaches regardent passer les trains. Mais il faut savoir, disait en 1900 le poète Franc-Nohain, que les locomotives, en passant, regardent avec envie les vaches paresser sur l’herbe tendre.
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