En Europe, trois États ont dépénalisé l’euthanasie active : les Pays-Bas (2001), la Belgique (2002) et le Luxembourg (2009). Dans ces pays, un patient majeur et lucide a le droit de demander une euthanasie. Pour que sa demande soit validée, deux médecins doivent constater une maladie incurable et des souffrances psychiques ou psychologiques insupportables. Si la mort naturelle n’est pas prévue à brève échéance, l’avis de trois médecins est nécessaire. La mort est administrée par ­injection. 

Lorsqu’un patient n’est pas en état de formuler sa volonté, les médecins peuvent se référer à ses directives anticipées. 

La Colombie a enregistré en 2015 son premier cas d’euthanasie légale. Ce qui fait d’elle le quatrième pays au monde et le premier en Amérique latine à la pratiquer.

En Suisse, le suicide assisté est autorisé. Des associations privées gèrent sa mise en œuvre. Depuis 1982, Exit s’occupe bénévolement des personnes résidant en Suisse. Pour qu’une demande d’assistance au suicide soit validée par l’équipe médicale, la personne doit être lucide et atteinte d’une maladie incurable (ou frappée d’une invalidité importante, en proie à des souffrances intolérables ou à plusieurs affections invalidantes liées à l’âge). Les demandeurs doivent être adhérents à Exit et s’acquitter d’une cotisation annuelle d’une trentaine d’euros. La préparation du suicide assisté et sa réalisation sont gratuites. En 2014, Exit a reçu 278 demandes et en a accepté 269. 

D’autres associations ­s’occupent des étrangers comme Dignitas, créée en 1998. Les dossiers des demandeurs sont également étudiés par des médecins. En plus d’un tarif d’adhésion (208 euros) et d’une cotisation annuelle (84 euros), le traitement du dossier puis la réalisation du suicide coûtent entre 7 000 et 10 000 euros. En 2014, 204 personnes ont reçu une aide au suicide par l’inter­médiaire de Dignitas.

Aux États-Unis, cinq États ont autorisé le suicide assisté : l’Oregon (en 1997), l’État de Washington (2009), le Montana (2009), le Vermont (2013) et la Californie (2015). Ces quatre derniers États se sont inspirés du modèle en place dans l’Oregon : une demande doit être formulée par un patient majeur et conscient, atteint d’une maladie incurable ; son espérance de vie ne doit pas dépasser six mois. 

Au Canada, la Cour suprême a décriminalisé, en février 2015, « l’aide médicale à mourir ». La Cour a donné un an de délai au Parlement afin d’adapter la législation. Sont concernées les « personnes adultes capables » frappées par des problèmes de santé graves, irrémédiables qui engendrent des souffrances persistantes. 

En France, la loi Leonetti de 2005 a instauré un droit au « laisser mourir » pour les patients en fin de vie et permis la rédaction de directives anticipées. En mars 2015, l’Assemblée nationale a voté l’autorisation d’un recours à la sédation profonde et continue dans certains cas, tout en rejetant le suicide assisté et l’euthanasie active. Les directives anticipées s’imposent désormais aux médecins. 

 

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