Les premiers succès engrangés par Donald Trump dans la course à la Maison-Blanche ont sidéré les commentateurs américains. Le style outrancier du personnage n’a en revanche pas surpris ceux qui suivent la politique européenne. Comme d’autres national-populistes, de Geert Wilders à Marine Le Pen, Trump allie la rhétorique anti-immigration et l’isolationnisme à une défiance extrême envers les élites et les institutions politiques ; il est aussi moins attaché au démantèlement de l’État-providence que les autres prétendants républicains, plus dogmatiques. Le parallèle avec l’Europe vaut aussi pour ses partisans : Trump séduit majoritairement les hommes blancs, nés sur le sol américain, à faibles revenus et peu diplômés, qui ont le sentiment d’avoir été déclassés du fait de la mondialisation, du multiculturalisme et du consensus néolibéral.

Trump n’est-il dès lors qu’une réplique de Marine Le Pen en moins bien coiffé ? Non. Car, en dépit des similitudes, il y a quelque chose de foncièrement américain dans le phénomène Trump. Sa vulgarité, son inexpérience politique assumée, sa carrière dans la téléréalité, le paradoxe d’un milliardaire vitupérant contre l’establishment – tous ces aspects de Trump et du trumpisme suscitent la curiosité et intriguent les observateurs du monde entier. Les spécificités américaines de Trump en disent long sur l’actuelle campagne présidentielle et, plus généralement, sur la culture politique américaine. 

Trump se distingue des figures populistes europ&eacu

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