Contrairement à ses parents qui considéraient le cinéma « comme un divertissement de boniches », Simone de Beauvoir s’est passionnée pour le septième art dès sa prime jeunesse. Cependant, a-t-elle écrit, « l’adaptation d’un roman à l’écran est presque toujours regrettable ». Il faut dire que Claude Chabrol a tiré en 1983 un film raté du Sang des autres. La romancière ne sera plus là douze ans plus tard pour assister au massacre de Tous les hommes sont mortels par une production franco-britannico-néerlandaise… 

Dans Fauteuils d’orchestre de Danièle Thompson, Valérie Lemercier interprète une comédienne qui est lasse de jouer Feydeau et rêve d’incarner Simone de Beauvoir à l’écran. En un anglais désopilant, elle cherche à convaincre un célèbre cinéaste américain de l’engager pour ce rôle. En réalité, très peu de réalisateurs se sont intéressés à l’auteure du Deuxième Sexe. La plupart des films qui lui ont été consacrés sont des documentaires. Et quand elle apparaît dans des fictions – sous les traits de Sandrine Kiberlain dans Violette ou de Dominique Reymond dans Pour Djamila – c’est comme personnage secondaire. 

Seule, Simone de Beauvoir ne compte guère. Pour les cinéastes, elle est indissociable de Jean-Paul Sartre, comme l’ont montré deux téléfilms en 2006. Dans Les Amants du Flore d’Ilan Duran Cohen, si Lorànt Deutsch est assez peu crédible en don Juan sartrien, Anna Mouglalis ressemble assez bien à la jeune femme réservée que l’on imagine, embarquée dans une drôle d’aventure amoureuse. Mais Anne Alvaro est plus convaincante dans Sartre, l’âge des passions de Claude Goretta, aux côtés d’un Denis Podalydès qui se glisse de manière saisissante dans la peau du philosophe. 

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