Le RIC, référendum d’initiative citoyenne, est mis en avant par les Gilets jaunes. Comment analysez-vous cette revendication ?

Ce qui a longtemps fait tenir le système, c’étaient des partis politiques qui fonctionnaient, qui organisaient la société et une communication dense entre décideurs et citoyens. Aujourd’hui, ils ne jouent plus ce rôle. Au surplus, on observe une évolution marquante : la perte de légitimité des élections qui se caractérisent par un fort taux d’abstention. Dans ce contexte, le RIC n’est pas un remède miracle, mais l’une des réponses possibles. 

Cette revendication n’émerge pas de nulle part : elle est très forte sur les réseaux sociaux, dans des mouvements politiques ou à l’université. D’autre part, on observe que ce mode de votation, qui était une spécificité suisse en Europe, et qui avait essaimé aux États-Unis et au Canada, en particulier sur la côte Ouest, s’est aujourd’hui beaucoup étendu.

« Dans le référendum à la française, il y a une forte dimension plébiscitaire »

Pouvez-vous nous donner des exemples ?

L’un des exemples les plus parlants est celui de l’Allemagne. Après la réunification de la RFA et de la RDA, les Länder de l’Est se sont dotés de constitutions et y ont inclus l’initiative citoyenne. La plupart des Länder de l’Ouest ont suivi. Or, en Allemagne, la réticence à l’égard des référendums était extrêmement puissante en raison du référendum-plébiscite du 19 août 1934 associé aux pleins pouvoirs donnés à Hitler. Ce qui paraissait donc impossible pour des raisons historiques s’est finalement mis en place.

Quelle est la principale différence entre le référendum et le RIC ?

Le référendum renvoie à une initiative qui vient d’en haut, l’initiative citoyenne vient, elle, d’en bas. En outre, dans

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