Le président brésilien Jair Bolsonaro signait jusqu’à présent les documents officiels avec un simple Bic. C’était, pour « le Trump des tropiques », une manière d’afficher la modestie de son train de vie. Mais depuis le 30 août dernier, en représailles aux « mensonges » et aux « insultes » d’Emmanuel Macron sur la forêt amazonienne, il a abandonné cette « marque française » pour un stylo-bille local. 

Tous les populistes ne sont pas de la même encre. Donald Trump, lui, appose sa signature avec un gros feutre noir, pendant neuf longues secondes, avant de brandir ce chef-d’œuvre devant les caméras : un bouquet de lettres anguleuses, hautes sur pattes, en forme de herse. Nul besoin d’être graphologue pour y déceler un ego surdimensionné et une volonté frénétique de domination. 

L’Italien Matteo Salvini n’a, pour sa part, plus rien à parapher. Son coup d’État balnéaire, préparé torse nu sur une plage, un verre de mojito à la main, au milieu de ses admiratrices, lui a fait boire un bouillon. Croyant écrire une page d’histoire, il s’est pris les pieds dans son stylo, avant de devoir prendre la porte. Le chef de la Ligue a semblé signer sa mort politique, mais il est bien décidé à ressusciter. Dans un tweet, il a cité une formule de son chanteur préféré, Fabrizio De André : « Ma meilleure chanson est celle que je dois encore écrire. » Salvini écrira-t-il sa future ballade à la plume d’oie plutôt qu’au crayon gras ?

Ces démagogues se font élire sur des programmes affolants. On se dit qu’arrivés au pouvoir, aux prises avec les réalités, ils n’en feront rien. Mais le drame est qu’ils persistent et signent. 

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