La question environnementale, et plus précisément climatique, est-elle devenue une priorité pour les jeunes ?

Je dirais une préoccupation majeure. La priorité reste pour la jeunesse – en France, du moins – de trouver du travail, d’assurer son autonomie économique et résidentielle, de s’inscrire dans la société. Il y a vraiment, sur ce plan, une expérience générationnelle forte de vulnérabilité, de fragilité. La majorité d’entre eux considèrent que leur avenir sera moins radieux que celui de leurs parents. Dans cette génération, ce qui domine, c’est un pessimisme collectif, même si chacun, à titre personnel, peut se déclarer confiant. Telle est la toile de fond. Dans ce paysage, la question de l’environnement arrive tout de suite derrière et parfois même devant. Les études font apparaître une équivalence depuis ces cinq dernières années. Il existe des signes de cette préoccupation. Prenez les derniers sondages pour les élections européennes : selon l’Ifop, la liste Europe Écologie-Les Verts séduirait 16 % des 18-24 ans, contre 8 à 9 % pour l’ensemble de la population ; d’autres sondages les situent à 18 %.

Quels sont les autres signes ?

Je pense à l’enquête menée en 2016 – Generation What (Yami2/Upian) – qui a permis de consulter 700 000 jeunes européens. Là, très clairement, la préoccupation environnementale arrive à égalité avec la préoccupation de l’emploi. Trois ans plus tôt, une enquête similaire, en France, ne plaçait pas du tout cet enjeu à la même hauteur. Les questions climatique et environnementale sont bien devenues en quelques années des enjeux saillants.

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