1. Retraites

Ce qu’il propose :

« La réforme que je souhaite mener, c’est d’augmenter l’âge légal progressivement avec un système de trimestres progressif, mener cet âge légal jusqu’à 65 ans, et prendre en compte les carrières longues, les questions d’invalidité et, de la manière la plus individuelle possible, la réalité des métiers et des tâches pour avoir un système juste. »

Les termes du débat :

En réaffirmant, dans sa conférence de presse du 17 mars, sa volonté de mener dès l’automne une nouvelle réforme des retraites, Emmanuel Macron a choisi de ne prendre par surprise ni les électeurs ni ses opposants. Car cette question des retraites reste éminemment polémique, et le président est bien placé pour le savoir.

Durant son quinquennat, il avait choisi de ne pas précipiter l’engagement de la réforme prévue dans son programme de 2017. Ce n’est qu’en juillet 2019 que Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, avait rendu au Premier ministre Édouard Philippe son rapport de préconisations, censé orienter le futur projet de loi. Rapport qui reprenait la principale promesse du programme présidentiel, à savoir la mise en place d’une réforme « systémique », avec l’instauration d’un régime universel par points et la fin des régimes spéciaux. Mais il y ajoutait un caractère « paramétrique » avec l’instauration d’un « âge pivot », à partir duquel il serait possible de bénéficier d’une retraite pleine, fixé à 64 ans à l’horizon 2027.

On connaît la suite : à partir de décembre 2019, un vaste mouvement social est lancé à la SNCF et à la RATP pour protester contre ce nouveau régime, dont le caractère « universel » est rapidement rogné par l’adoption de multiples dérogations catégorielles (police, routiers, marins pêcheurs, pilotes de ligne…) Alors que l’opinion reste divisée sur le projet, il est finalement adopté en première lecture, après usage du 49.3, le 29 février 2020. Avant d’être reporté sine die seize jours plus tard, quand le pays, frappé par la pandémie de Covid, entame son premier confinement.

Emmanuel Macron annonce un relèvement progressif de l’âge légal de départ à 65 ans, contre 62 dans le système actuel

Deux ans plus tard, que reste-t-il de cette réforme dans le nouveau projet présidentiel d’Emmanuel Macron ? En déclarant sa volonté de supprimer les « principaux régimes spéciaux (EDF, RATP…) pour les nouveaux entrants », le candidat confirme l’orientation choisie en 2017, au risque de réveiller les centrales syndicales. Mais il ne s’engage plus aussi fortement sur la mise en place d’un « régime universel », renvoyant ce principe à « une poursuite des concertations », afin de construire « les compromis nécessaires ». Surtout, alors que certains candidats de gauche, dont Jean-Luc Mélenchon, prônent un retour à la retraite à 60 ans, Emmanuel Macron annonce, comme Valérie Pécresse, un relèvement progressif de l’âge légal de départ à 65 ans, contre 62 dans le système actuel. Une proposition explosive, rejetée par 69 % des Français, mais justifiée selon les équipes du candidat par l’allongement de l’espérance de vie et le déséquilibre actuel du régime de retraite. Repousser l’âge de départ à 65 ans permettrait ainsi d’économiser « 18 milliards d’euros dès 2032 », d’après une étude de l’Institut Montaigne – dans son dernier rapport, le Conseil d’orientation des retraites (COR) estime qu’en 2021 le déficit total des régimes devrait être légèrement inférieur à 10 milliards d’euros.

La réforme est-elle pour autant nécessaire ? Selon le COR, le système actuel pourrait revenir à l’équilibre d’ici à 2030, grâce aux réformes de financement déjà engagées comme l’allongement des durées de cotisation et la baisse progressive du taux de remplacement. « Les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070 », assure ainsi le COR. Reste à savoir si les économies réalisées pourraient, notamment, permettre de mieux financer l’autonomie des séniors.

Autre critique portée à ce projet : l’inégalité sociale déjà constatée face à l’espérance de vie, treize ans en moyenne entre les 5 % des hommes les plus aisés et les 5 % les plus pauvres, et huit ans pour les femmes. Un quart des hommes les plus pauvres sont déjà décédés à l’âge de 62 ans, contre 5 % seulement des plus aisés. Quant à l’espérance de vie « en bonne santé », elle plafonne aujourd’hui à 63 ans chez les hommes, et 64 ans chez les femmes. Un argument contré par le président-candidat qui assure que son projet prendrait en compte « la pénibilité des carrières », mais avec des critères individualisés.

Enfin, se pose la question de l’activité des séniors : comment rester actif jusqu’à 65 ans alors que seuls 56 % des 55-64 ans sont aujourd’hui employés, un taux inférieur de près de six points à la moyenne européenne ? Si la réforme peut encourager des entreprises à embaucher des séniors, comme on le constate dans d’autres pays européens, elle n’exonérera pas la France d’une réflexion plus large sur l’accompagnement des fins de carrière. 

Julien Bisson

  1. Ecole

Ce qu’il propose :

« Un pacte proposé à tous les enseignants avec, pour ceux qui l’acceptent, de nouvelles missions et des rémunérations augmentées en conséquence. »

Les termes du débat :

Au lendemain de l’annonce du programme d’Emmanuel Macron, une colère « comme on n’en avait pas connu depuis un moment » a grondé dans les couloirs des établissements scolaires, rapporte Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, syndicat des enseignants du second degré. En cause : les propositions « hors-sujet » du candidat LREM, tant sur le fond que sur la forme. Sur la forme, elle reproche au chef de l’État des paroles « blessantes », « insultantes », notamment lorsqu’il a évoqué le cas des « enseignants qui ont disparu » pendant la crise du Covid-19. « Après deux ans à tenir l’école seuls, à bout de bras, c’est dur à entendre », dit Sophie Vénétitay.

Sur le fond, ensuite : parmi les principales mesures du candidat Macron – à savoir, une autonomie accrue des établissements ; plus de mathématiques dans le tronc commun au lycée ; un engagement de 12 milliards d’euros supplémentaires pour l’éducation et la jeunesse, dont 6 milliards pour la seule revalorisation des enseignants ; une hausse des salaires en échange de missions supplémentaires –, c’est cette dernière mesure qui a retenu l’attention du syndicat. Travailler plus pour gagner plus, « une vieille proposition déjà mise en œuvre sous Nicolas Sarkozy (…) alors même que le temps de travail des enseignants est déjà élevé – plus de 40 heures par semaine », tempête Sophie Vénétitay.

« Tous les enseignants ne sont pas en capacité de faire beaucoup plus, notamment les jeunes parents », explique Géraldine Farges, maîtresse de conférences en sciences de l’éducation à l’université de Bourgogne. Dans le premier degré, 108 heures supplémentaires au sein de l’établissement sont déjà imposées dans le cadre d’activités pédagogiques ou de conseils d’école. Si cette obligation n’existe pas encore pour le second degré, la sociologue constate une augmentation des « prescriptions institutionnelles », c’est-à-dire de tâches auxquelles les enseignants peuvent difficilement se soustraire : réunions, aides personnalisées, projets d’établissement…

La chercheuse souligne un point important : la difficulté à mesurer le travail global des enseignants en nombre d’heures. « II y a tout un travail qui se fait en dehors de la présence des élèves, voire en dehors de l’établissement, le matin avant l’école, le soir, sur le temps du week-end, pendant les vacances », rappelle Géraldine Farges, qui constate une multiplication des cas de surmenage dans le milieu de l’enseignement. L’univers de l’enseignement est néanmoins très hétérogène. « Selon les types de missions que les enseignants exercent, les salaires varient fortement, dit-elle. Et leurs attentes diffèrent en fonction du statut de chacun. Sans compter les problématiques d’évolution à l’ancienneté. »

Selon les grilles de rémunération du ministère de l’Éducation nationale, professeurs des écoles et professeurs certifiés débutent à 1 451 euros net par mois, hors primes, pour atteindre 2 503 euros net en fin de carrière. Un professeur agrégé, lui, commencera avec un salaire net de 1 674 euros pour atteindre 3 087 euros en fin de carrière, avec moins d’heures devant les élèves.

« Globalement, le centre de gravité du vote enseignant s’est considérablement droitisé »

Cette diversité du corps enseignant se reflétait dans les intentions de vote, à quelques jours de l’élection présidentielle. « Il faut sortir de l’idée reçue selon laquelle il y aurait forcément une grande majorité d’enseignants à gauche », dit Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS qui s’est intéressé de près au vote des fonctionnaires. « Globalement, le centre de gravité du vote enseignant s’est considérablement droitisé » ces dernières décennies, précise-t-il, et « une partie des enseignants du secondaire, des agrégés, des universitaires, sont séduits par Emmanuel Macron ».

En 2007, 45 % des enseignants avaient voté à droite. En 2017, en comptant LREM, ce taux était monté à 63 %. En 2022, bien que les intentions de vote redescendaient à 54 % à la veille du premier tour, « on n’est plus du tout dans ce que l’on observait au début des années 2000 », poursuit Luc Rouban, qui constate cette année un vrai vote d’adhésion d’une partie des enseignants pour le président-candidat.

Une autre particularité vient caractériser cette élection présidentielle : une percée de la droite radicale dans le monde de l’enseignement. À la veille du premier tour, Éric Zemmour réunissait 10 % des intentions de vote, Marine Le Pen 6 % et Nicolas Dupont-Aignan 1 % – soit un total de 17 % pour l’extrême droite, qui, en cinq ans, a pratiquement doublé son score. Une conséquence, entre autres, de l’assassinat de Samuel Paty, collègue auquel nombre d’enseignants, soumis aux directives du ministère de l’Éducation nationale, n’ont pas pu rendre hommage comme ils l’auraient voulu. Une autre maladresse de la part du gouvernement qui, selon Sophie Vénétitay, aura laissé « une profonde blessure » chez les enseignants. 

Manon Paulic

  1. RSA

Ce qu’il propose :

« Il faut un revenu de subsistance, mais mieux accompagner chacune et chacun, reconnaître sa dignité et lui demander une part de devoir pour toutes celles et tous ceux qui le peuvent (…). Il y aura dans cette réforme l’obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaine à une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle, soit de formation à l’insertion soit d’emploi. »

Les termes du débat :

Le revenu de solidarité active (RSA) s’est imposé comme l’un des principaux sujets de polémique électorale à partir du 17 mars, lorsque Emmanuel Macron a présenté son projet. En expliquant qu’il souhaite un « meilleur équilibre des droits et devoirs », le président-candidat a visiblement ouvert une dispute nationale dont les autres candidats se sont presque tous emparés.

À dire vrai, le RSA, et avant lui le revenu minimum d’insertion (RMI), ont toujours suscité de vives passions. Créé en 1988 par le Premier ministre Michel Rocard, il avait alors soulevé colère et critique à droite de l’échiquier politique pour finalement s’imposer et faire partie du paysage social français. En 2009, le nombre de bénéficiaires du RMI s’élevait à 1,14 million de personnes ; en 2021, le RSA bénéficiait à 2,1 millions de foyers d’allocataires, ce qui représente 4 millions de personnes.

Plus grand monde ne conteste aujourd’hui la nécessité de cette aide pensée au niveau de l’État et dispensée par les départements. Elle est destinée aux plus démunis, essentiellement des personnes sans emploi. Il faut en principe avoir 25 ans ou plus pour y prétendre, mais il existe des exceptions, notamment pour les jeunes parents isolés. Une personne seule reçoit 565 euros d’allocations ; avec un enfant 863,28 euros ; avec deux enfants 1 035,94 euros. Un couple sans enfant perçoit 863,28 euros. Il en coûte aux finances publiques 15 milliards d’euros par an.

La Cour des comptes observe qu’environ un tiers des personnes qui seraient en droit de bénéficier du RSA ne le reçoivent pas, ou plutôt ne le réclament pas

Est-ce insuffisant ? Sans doute ; mais là n’est pas le seul problème selon le dernier rapport de la Cour des comptes sur le sujet, publié en janvier 2022. Les rapporteurs pointent notamment trois dysfonctionnements. Premièrement, ce « dispositif de droit commun qui s’adresse à l’ensemble de la population en âge de travailler » rate en partie sa cible. La Cour des comptes observe qu’environ un tiers des personnes qui seraient en droit de bénéficier du RSA ne le reçoivent pas, ou plutôt ne le réclament pas. Ce qui s’explique en grande partie par la complexité des démarches à effectuer pour l’obtenir. Deuxièmement, 60 % des allocataires ne bénéficient pas d’un contrat d’engagements réciproques (CER) censé leur permettre de se réinsérer dans le monde du travail. De manière globale, après sept ans de RSA, on peut considérer que seuls 34 % des allocataires retrouvent un emploi. Le rapport évoque de « graves lacunes de l’accompagnement social et socioprofessionnel ». Troisièmement, le dispositif en place ne permet pas « à lui seul de sortir de la pauvreté ». Il fonctionne en réalité comme une protection contre « la très grande pauvreté ».

Ainsi le RSA apparaît beaucoup trop difficile d’accès et, surtout, largement inefficace : son but est de réinsérer, il ne fait que distribuer de médiocres secours. Le constat de la Cour des comptes est sévère, mais curieusement les oppositions ne se sont pas emparées du sujet au fond. Les candidats classés à gauche réclament son extension aux jeunes de 18-25 ans sous conditions de ressources. Jean-Luc Mélenchon, qui plaide surtout pour « un bon travail bien payé », déclare : « Dans une période de crise et de détresse, que l’on garantisse un revenu à tout le monde au-dessus du seuil de pauvreté. » À droite, Valérie Pécresse prévoit que « dans la nouvelle France, celui qui touche le RSA donnera chaque semaine 15 heures d’activité à la société » et Nicolas Dupont-Aignan souhaite pour sa part la contrepartie « d’une journée de travail hebdomadaire ». Personne ne répond aux problèmes soulevés par la Cour des comptes sur le volet non monétaire du RSA.

Marine Le Pen, quant à elle, s’oppose frontalement au président-candidat pour affirmer : « Emmanuel Macron veut créer un mi-temps à 6 euros l’heure. Est-ce que c’est positif ? Moi, je ne le crois pas. Ça part toujours de l’idée, qui est une idée très largement répandue chez les néolibéraux, qui consiste à dire : “Les gens qui n’ont pas d’activité, c’est parce qu’ils le veulent bien.” »

La période électorale ne semble pas être la meilleure pour traiter sérieusement ce type de problème. La défaillance du système de réinsertion dure depuis sa création, observe Yannick L’Horty, professeur d’économie du travail à l’université Gustave-Eiffel.

En fait, la question qui brûle est la suivante : pourquoi les bénéficiaires du RSA disposés à reprendre une activité professionnelle et capables de le faire ne sont-ils pas tous réellement accompagnés sur le chemin de la réinsertion ? Cela s’explique par un mélange de bureaucratie, de difficulté à proposer le bon service à la bonne personne, de manque de formateurs qualifiés. En souhaitant « un meilleur équilibre des droits et devoirs », Emmanuel Macron a très banalement rappelé le principe d’origine de la loi : « Le RSA repose sur un système de droits et devoirs. » C’est un premier pas. En déclarant vouloir réformer le RSA dans son ensemble, le candidat affirme une autre ambition, mais sans en préciser les contours. 

Laurent Greilsamer

  1. Environnement

Ce qu’il propose :

« Pour assurer notre souveraineté énergétique et lutter contre la pollution, il nous faut réduire notre dépendance aux énergies fossiles. […] Il faut mettre en place une véritable planification écologique autour d’un agenda de solutions. »

Les termes du débat :

Les électeurs soucieux d’écologie ne se contenteront pas de regarder le programme. Ils se souviendront de ce président qui, en début de mandat, appelait à redonner sa grandeur à la planète (« Make our planet great again ») et renonçait à des mégaprojets comme celui de Notre-Dame-des-Landes ou d’EuropaCity. Un président dont le combat écologique n’a ensuite pas semblé la priorité : aides du plan de relance attribuées sans conditions environnementales, propositions de la Convention citoyenne pour le climat revues à la baisse, condamnation de l’État en justice pour « inaction climatique ». S’il était réélu, adopterait-il des mesures environnementales plus ambitieuses ?

Avec 10 milliards d’euros par an alloués à la transition écologique, le président-candidat annonce une « planification » pour décarboner l’économie, notamment en accompagnant les transitions professionnelles. Reste à voir si cette transformation sera contraignante ou seulement incitative. Ces efforts se doubleraient d’une taxe carbone aux frontières de l’UE, en cours de négociation à Bruxelles.

À trop miser sur la technologie, Emmanuel Macron oublie parfois un axe majeur de la transition écologique : la sobriété

Pour limiter les gâchis d’énergie, Emmanuel Macron compte poursuivre la rénovation massive de l’habitat – la prime Rénov a bénéficié à près de 700 000 logements en 2021. Là encore, la question de l’encadrement sera cruciale. « Pour l’instant, c’est le flou : on ne sait pas si “rénover” consiste à changer les fenêtres pour faire du chiffre ou à isoler de façon vraiment efficace », souligne Anne Bringault de Réseau Action Climat. L’association estime que, sur l’ensemble des rénovations effectuées, seules 70 000 par an ont permis à des logements d’atteindre une classe énergétique très performante (A ou B).

Sur le plan de la production d’électricité cette fois, Emmanuel Macron fait des propositions claires pour se passer des ressources fossiles, mais les délais interrogent. Il mise sur six nouveaux réacteurs EPR 2, opérationnels au mieux vers 2040, et veut booster le solaire et l’éolien à horizon… 2050. Or, la France est déjà en retard sur le déploiement des énergies renouvelables – elles fournissaient 19 % de l’énergie consommée en 2020 au lieu des 23 % fixés par le paquet énergie-climat de l’Union européenne. À court terme, le pays risque le black-out lors d’épisodes de grand froid, comme en ce début avril. Et il n’a finalement pas réussi à fermer les dernières centrales à charbon, faute d’alternatives suffisantes.

Emmanuel Macron promet aussi le déploiement de l’hydrogène vert, produit par électrolyse de l’eau. Cette fois, Réseau Action Climat est enthousiaste : « Si c’est fait avec de l’électricité renouvelable, cela pourrait répondre de façon durable à des usages de l’aviation, de certains trains et de certaines industries », souligne Anne Bringault. La fabrication d’hydrogène permettrait également de stocker l’électricité solaire ou éolienne, lorsqu’elle est trop abondante, pour la relâcher ensuite dans le réseau.

Mais à trop miser sur la technologie, Emmanuel Macron oublie parfois un axe majeur de la transition écologique : la sobriété. Sur les transports, par exemple, il promet une filière 100 % française de voitures électriques, le déploiement des hybrides et même le premier avion bas carbone. Mais aucun détail sur une éventuelle limitation des trajets aériens, le développement de l’usage du vélo, les transports en commun, le télétravail et l’aménagement urbain, qui diminuent les kilomètres parcourus.

Même foi dans l’innovation sur le front de la lutte contre les déchets : le candidat-président annonce plus de recyclage made in France alors que « le recyclage de nombreux matériaux relève de technologies miracles qui n’existent pas encore », avertit Nathalie Gontard, chercheuse à l’Inra et spécialiste des plastiques. Le candidat ne propose aucune mesure, en revanche, pour générer moins de déchets en amont, comme la vente en vrac, le retour de la consigne ou l’encadrement de la publicité. Logique pour un candidat qui dit se retrouver dans « une écologie de progrès » et refuse toute idée de décroissance. 

Hélène Seingier

 

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