[Contre]
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– Pour qui vas-tu voter au second tour ?
– Je ne vote pas pour, je vote contre.
– Contre qui ?
– Je déteste Marine Le Pen pour tout ce qu’elle représente, et je ne supporte pas Macron pour tout ce qu’il fait ou ne fait pas.
– En somme, c’est ni-ni : tu ne veux ni de l’un ni del’autre. Et, le 24 avril, au lieu d’aller voter, tu iras à la pêche.
– Je suis contre la pêche.
– Donc, tu voteras blanc.
– Certainement pas. Je suis contre le non-choix.
– J’ai du mal à te suivre… Tu as une âme d’opposant, mais nous sommes appelés à élire un dirigeant.
– Je ne veux ni d’une populiste incompétente, vendue à Poutine, ni d’un autocrate au service du grand capital.
« Entre deux maux, ne peux-tu pas choisir le moindre à tes yeux, même à contrecœur ? »
– Euh… On ne va pas reprendre la discussion des dernières semaines… Je te rappelle qu’au premier tour, aucun des dix autres candidats ou candidates ne trouvait entièrement grâce à tes yeux. À chacun, tu trouvais des faiblesses, des défauts, quand tu ne le clouais pas au pilori. Mais c’est normal, après tout : dans une démocratie…
– Drôle de démocratie ! Je suis contre cette monarchie présidentielle. Il faut en finir avec le pouvoir solitaire, le libéralisme autoritaire, la confiscation de la souveraineté populaire. Il faut modifier radicalement les institutions.
– Admettons. De toute façon, il sera difficile de changer de république d’ici au 24. Nous avons la chance de vivre dans un État de droit et de pouvoir voter librement. Entre deux maux, ne peux-tu pas choisir le moindre à tes yeux, même à contrecœur ? Et il y aura en tout cas un troisième tour : après la présidentielle, les législatives. J’imagine que tu sais déjà…
– Non, je n’ai pas encore décidé contre quel parti je voterai.
« Se poser en sauveur de la république ne suffira pas »
Vincent Martigny
Pour le politiste et chroniqueur du 1 hebdo Vincent Martigny, le président de la République ne doit pas sous-estimer le défi que représente cette élection.
[Contre]
Robert Solé
Voter contre, est-ce contrer le jeu démocratique ? Quel choix feront ceux qui sont toujours contre tout, envers et contre tous ?
Pourquoi reste-t-il le favori ?
Pascal Perrineau
Pascal Perrineau, ancien directeur du Cevipof, évoque les atouts dont dispose le président-candidat pour remporter le second tour.