À travers les sables mous qui croulaient sous les pieds des chameaux, nous entrions sans bruit au royaume du vide et du silence. On enfonçait peu à peu dans l’épaisseur du silence. Un silence qui n’était pas un arrêt, ou une attente, ou un passage, mais un ordre essentiel, définitif, la somme de multiples silences établis en larges cercles concentriques, d’horizon en horizon, sur une immensité vide. Après ce silence et ce vide, on pressentait d’autres vides et d’autres silences. C’était comme si cela ne devait jamais finir. C’était toute une nouvelle forme d’existence qui commençait, dans une nouvelle forme d’univers.

Au-delà des surfaces aperçues, la conscience de surfaces invisibles, la notion de grandeur comptent pour beaucoup dans la beauté d’un désert et dans l’émotion qu’un voyageur en peut ressentir. Ce désert-là semblait infini.

Aux flancs des dunes croissaient encore quelques aigrettes de sbat, qu’on appelle aussi drinn ou alfa, d’une fraî

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