Fin de parcours
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La sélection fait partie de ces mots qui électrisent très vite une discussion. En France, ces trois syllabes résonnent comme un gros mot. Davantage encore dans le domaine de l’éducation. Nous sommes prêts à acclamer la sélection de l’équipe des Bleus de Didier Deschamps. Va pour le sport ! Mais pour les jeunes ? On évite soigneusement ce mot -compromis, on le contourne tout en sachant que le processus de tri et d’exclusion, plus ou moins violent, plus ou moins intégré mentalement, opère dès le début de la vie. Qui peut prétendre que naître dans un quartier défavorisé n’est pas une première sélection de fait ? Le phénomène s’amplifie à la maternelle, continue au primaire, puis dans l’enseignement secondaire qui éjecte chaque année environ 100 000 lycéens du -système scolaire.
Dans ce schéma, le bac – obtenu grosso modo par 85 % des candidats et vécu par la plupart dans le stress – fait presque figure de rite de passage sympathique. Et Parcoursup, ce grand machin numérique chargé de trier les vœux universitaires des bacheliers, passerait pour un mauvais moment à passer. Il n’est jamais agréable d’être jaugé, jugé et parfois incompris ou sous-estimé, mais la vie est tissée de ces évaluations permanentes que nous renvoient nos familles, nos proches, nos collègues.
Comment expliquer alors les crispations provoquées hier par le dispositif APB, aujourd’hui par -Parcoursup ? La promesse des années 1980, en grande partie tenue, de mener chaque année 80 % des jeunes lycéens au bac permet d’en avoir une petite idée. Diplôme national, le baccalauréat est censé donner le droit de suivre les études de ses rêves. Bien sûr, il n’en est rien. Le concours en fin de première année de médecine agit comme une herse. L’entrée des grands établissements universitaires est soigneusement filtrée. Les meilleures facultés de droit scrutent les dossiers des impétrants. Parcoursup matérialise tous ces obstacles. Un bouc émissaire commode, qui ne doit pas dispenser de lutter contre la sélection de classes là où elle sévit le plus. Dès la maternelle !
« Parcoursup met l’élève au centre du jeu »
Michel Quéré
Quelles sont les grandes dates qui permettent de mieux comprendre la situation de tension à l’entrée de l’enseignement supérieur ?
En 1968, on passe d’une vision élitiste à une vision démocratique …
[Vœux]
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Lettres anonymes
Philippe Meyer
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