Pour ou contre Parcoursup ? Le grand débat
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Quelle est la raison principale de votre opposition à Parcoursup ?
Hugo Harari-Kermadec : La question qui est au cœur de Parcoursup est celle du regard que l’on pose sur l’enseignement supérieur. J’ai tendance à penser que l’accès à cet enseignement est un droit, comme il existe un droit à la santé ou un droit de vote. Ce droit doit être exercé de manière équitable. Or, en triant les futurs étudiants et en généralisant une sélection déjà existante, Parcoursup organise l’inverse. Il légitime le fait que le nombre de places proposées en fac est inférieur aux demandes d’inscription. Il ouvre aussi la porte à l’augmentation très nette des droits d’inscription, pratique qui a déjà cours en France dans un certain nombre d’établissements privés ou publics. C’est le cas en dehors du système universitaire, mais aussi en son sein, sous la forme d’exceptions, de passe-droits et de prétextes. Le statut de grand établissement, qui concerne notamment l’université Paris-Dauphine, autorise malheureusement cette inflation des frais de scolarité. Ils avoisinent 5 000 euros annuels à Paris-Dauphine, somme pondérée en fonction des revenus familiaux.
De votre côté, Robert Gary-Bobo, pourquoi êtes-vous favorable à ce dispositif ?
Robert Gary-Bobo : Il faut avant tout prendre en compte le contexte français : une grande misère universitaire. Ce sera probablement mon seul point d’accord avec Hugo Harari-Kermadec. La France consacre à son enseignement supérieur un peu moins que la moyenne des pays de l’OCDE, soit environ 1,5 % de son PIB. Ce n’est pas glorieux. Nous sommes dans un peloton qui comprend le Chili, la -Slovaquie, la Hongrie… Nous nous situons en dessous de la Suède, loin de l’Angleterre et évidemment très loin des États-Unis. Cette misère universitaire est une réalité économique. Il manque 20 milliards par an pour atteindre les moyens des universités américaines. Avec 10 milliards, on commencerait à s’aligner sur le niveau de l’Angleterre. Quelques centaines de millions d’euros octroyés à la rentrée ne suffiront pas à résoudre le problème de l’université française. Ce point est fondamental. Je ne suis en revanche pas d’accord a
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