Migrants : nous ne sommes plus humains
SommaireLe drame survenu la semaine dernière au large du Péloponnèse, dont les victimes devraient se compter par centaines, est un nouveau signe du durcissement des conditions de traversée de la Méditerranée. Un chalutier surchargé, des passagers sans gilets de sauvetage et, une fois encore, des appels de détresse tenus pour nuls et non avenus. Jusqu’à laisser entendre que ces malheureux auraient même refusé d’être secourus… En décrétant trois jours de deuil national, la Grèce a manifesté son émotion et son indignation. Mais que signifie ce deuil pour nous, Européens, sinon la marque d’une impuissance faite de démissions, d’égoïsme, de cynisme et de fantasmes sur la dangerosité présumée de ces étrangers ?
« Plus on met de barrières, plus ces personnes risquent de dangers »
François Thomas
Selon François Thomas, capitaine de la marine marchande à la retraite et président de l’ONG SOS Méditerranée depuis 2019, les politiques migratoires visant à empêcher le passage de la Grande Bleue ne découragent pas les départs ; elles rendent simplement plus périlleuses et mortelles la traversée…
[Méditerranée]
Robert Solé
– Et ce naufrage en Méditerranée...
– Ne m’en parle pas. C’est un scandale, une abomination ! Laisser mourir comme ça, des hommes, des femmes, des enfants… Nos dirigeants devraient avoir honte.
Ce naufrage doit nous hanter
Kaouther Adimi
L’écrivaine algérienne Kaouther Adimi, qui vit en France depuis une dizaine d’années, nous invite à prendre toute la mesure de cette nouvelle tragédie méditerranéenne. Car ce qui se joue dans la répétition de ces événements funestes n’est rien de moins que notre humanité.
L’édito du 1
Jour de deuil
Éric Fottorino
La surveillance des côtes libyennes, italiennes mais aussi grecques, est devenue si sévère que les candidats à la traversée sont jetés plus fatalement encore dans les rets de passeurs mafieux.
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