
Que faire de notre passé colonial ?
SommaireSoixante ans après les accords d’Évian, qui marquèrent la fin de la guerre d’Algérie et, de façon symbolique, celle de son empire colonial, le pays reste hanté par des fantômes aux lourdes chaînes. Et ce ne sont pas les propos d’Éric Zemmour sur la « colonisation » de certains quartiers ou les violents débats intellectuels autour de la « pensée décoloniale » qui vont apaiser les esprits. Alors pourquoi cette histoire reste-t-elle si conflictuelle aujourd’hui, si chargée de colère et de ressentiment ? Comment réussir à vivre avec cet héritage ? Ce sont les questions que pose ce numéro du 1, réalisé en partenariat avec Arte, à l’occasion de la diffusion le 1er février des quatre épisodes de la série Exterminez toutes ces brutes, une fresque monumentale, signée Raoul Peck, autour du suprémacisme blanc et de ses avatars à travers les siècles – impérialisme, colonialisme, esclavagisme…
« Il manque un récit national qui intègre l’histoire de chacun »
Patrick Weil
« Nous ne connaissons pas assez notre propre histoire. » L’historien Patrick Weil, spécialiste des questions liées à l’identité et aux migrations, revient sur l’important chantier mémoriel et historique qui reste encore à achever.
[Déboulonnages]
Robert Solé
Faire descendre de grands hommes de leur piédestal est considéré par certains comme un moyen de « décoloniser l’espace public ».
Bande de bâtards
Marylin Maeso
Pour la philosophe Marylin Maeso, « l’identité n’est jamais aussi présente, aussi envahissante, que quand elle semble nous échapper et que son délitement, réel ou fantasmé, nous hante ».
L’édito du 1
Regarder l’histoire en face
Julien Bisson
« Pourquoi une gare parisienne porte le nom de Rosa Parks, et non celui d’une personne issue des colonies ? » Cette question, lancée comme un pavé par la militante antiraciste Rokhaya Diallo sur un plateau télévisé, mérite qu’on s’y arrête.

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