Les 5 menaces

 

Le changement climatique

Il perturbe les équilibres qui sous-tendent la vie sauvage en modifiant les périodes de reproduction de certaines espèces, leurs itinéraires de migration ou encore les zones d’apparition des maladies qui leur nuisent. Le changement climatique contribue aussi à l’avancée des déserts, tandis que l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère entraîne l’acidification des océans.

 

La destruction des habitats

Les écosystèmes dont dépendent les animaux peuvent être détruits par des événements naturels – incendie, inondation, éruption volcanique… –, mais plus encore par les activités humaines. L’expansion agricole, minière, industrielle ou urbaine se fait au détriment des forêts, savanes, zones humides… et de toute la vie que ces espaces abritent.

 

La pollution

Elle peut être chimique – et empoisonner les sols, l’air ou l’eau –, mais aussi lumineuse – perturbant par exemple l’orientation des oiseaux migrateurs. La pollution sonore, quant à elle, affecte en particulier les chants des oiseaux et des amphibiens – et donc leur reproduction –, ainsi que la communication des cétacés.

 

L’exploitation abusive des espèces

On parle de surpêche et de surchasse lorsque le rythme de ces activités empêche le renouvellement du nombre d’animaux ou de poissons. Ces surexploitations, légales ou non, alimentent le commerce de viande, de poisson, de fourrure et d’ivoire, de même que la vente d’ingrédients de pharmacopée. Sans oublier le trafic d’animaux vivants.

 

L’Introduction d’espèces invasives

Il s’agit d’espèces originaires d’un autre écosystème et qui prolifèrent dans un nouvel habitat. Elles peuvent occasionner de gros dégâts : s’attribuer la nourriture des espèces indigènes, et donc bouleverser la chaîne alimentaire, leur transmettre des maladies. Ou tout simplement les dévorer.

 

Tout le règne animal est concerné

10 espèces menacées

 

1. l’orang-outan

La grande majorité de l’huile de palme présente dans nos produits alimentaires provient d’Asie du Sud-Est. Là-bas, les forêts sont progressivement remplacées par les cultures de palmiers. Les orangs-outans se retrouvent alors privés de leur habitat naturel et peinent à trouver de quoi s’alimenter. Face à la chute inquiétante de leur population, des zones protégées ont été créées. Parmi les trois espèces d’orangs-outans, celle du Tapanuli a été découverte en 1997. Elle est déjà considérée comme étant « en danger critique », car on en a recensé seulement 800 représentants.

 

2. le tigre du Bengale

 

Au début du xxe siècle, plus de 100 000 tigres du Bengale parcouraient les terres d’Asie du Sud. Mais la cohabitation difficile entre le fauve et l’homme a provoqué une chute drastique de la population du premier. La chasse y est pour beaucoup : dans certaines parties du monde, ses organes sont d’ailleurs considérés comme des remèdes à de nombreux maux. Mais l’extension des cultures agricoles ou des habitations a aussi largement étréci son habitat forestier, au point qu’on ne comptait plus que 2 000 individus en 1969. Néanmoins, la création de zones protégées a depuis permis d’inverser la courbe.

 

3. la grenouille dorée

Au Panama, on raconte que la grenouille dorée porte bonheur à quiconque l’observe. Pourtant, la forte décrue de sa population ne présage rien de favorable pour ce batracien qui a presque totalement disparu à l’état sauvage depuis une vingtaine d’années, les derniers survivants étant élevés en captivité. En cause, un inquiétant champignon qui, sous l’effet du changement climatique, prolifère dans les cours d’eau. Après avoir fait des ravages en Afrique, il s’est répandu dans d’autres régions du monde à cause du commerce international de grenouilles.

 

4. le panda géant

Si le panda, au contraire de certaines espèces, n’a pas à s’inquiéter du braconnage, c’est la destruction de son habitat en Asie du Sud-Est qui lui porte préjudice. Le réchauffement climatique l’oblige désormais à quitter son environnement naturel et à rejoindre les montagnes durant les périodes les plus chaudes. Afin d’éviter l’extinction, sa chasse est sévèrement punie par la loi en Chine. Bien que toujours considéré comme « vulnérable », le panda géant ne figure plus parmi la liste des espèces « en danger » de l’UICN depuis 2016.

 

5. Le faux gavial d’afrique

Réparti en deux espèces entre Afrique de l’Ouest et Afrique centrale, il a longtemps été convoité pour sa peau, transformée en accessoires de mode. La principale menace provient désormais de la modification de son habitat : la déforestation morcelle les zones humides où il vit, les cours d’eau sont pollués par les activités minières, par exemple, tandis que la pêche raréfie ses proies. L’UICN considère le faux gavial d’Afrique de l’Ouest « en danger critique d’extinction ». Plusieurs pays en élèvent en captivité à des fins de réintroduction.

 

6. Le grand requin blanc

Le grand requin blanc peut s’adapter à diverses températures dans les mers et océans du globe. Mais la pollution l’affecte fortement, tout comme le changement climatique, qui pousse les requins plus jeunes vers des eaux moins chaudes. L’homme est le seul prédateur connu du requin blanc, avec l’orque. Plusieurs pays ont banni la pêche de cette espèce, classée « vulnérable » par l’UICN. Mais elle continue d’être remontée dans les filets, accidentellement ou non, et commercialisée pour sa chair, ses nageoires et ses mâchoires.

 

7. Le rhinocéros noir

Ces pachydermes sont non seulement une cible privilégiée des chasseurs en quête de trophées, mais certaines cultures attribuent à leurs cornes de multiples vertus médicinales. Pour ces raisons, la population de rhinocéros noirs en Afrique serait passée de 65 000 en 1970 à seulement 2 500 en 1995. Pour les protéger, des gardes armés sont désormais déployés et les cornes de ces animaux sont parfois découpées dans l’espoir de dissuader les braconniers. Aujourd’hui, bien que considérée comme une espèce en danger critique d’extinction, la population est en légère augmentation. On compte actuellement environ 5 000 rhinocéros noirs à l’état sauvage.

 

8. Le condor de californie

La décrue du nombre de condors de Californie a commencé lors de l’arrivée des pionniers sur les terres américaines. Ils étaient alors chassés pour leur chair, et l’on consommait aussi leurs œufs. Ces impressionnants rapaces étaient également victimes du saturnisme, car ils avaient tendance à ingérer par mégarde des balles en plomb laissées dans les charognes. Au début des années 1980, seule une vingtaine de condors ont été recensés. Mais la création d’un programme de reproduction en captivité a fait croître la population. Aujourd’hui, on en dénombre plus de 500. La majorité se trouve en liberté.

 

9. L’abeille sauvage

Abeilles tisserandes ou charpentières, bourdons solitaires… tous ces insectes pollinisateurs, vulgairement appelés « abeilles sauvages », sont essentiels à la reproduction de bien des végétaux. Mais l’usage de pesticides agricoles, notamment les néonicotinoïdes, menace mortellement ces espèces. La disparition des prairies, l’artificialisation des sols ou encore le changement climatique les affectent également. En Europe, près de la moitié des espèces d’abeilles sauvages seraient menacées.

 

10. Les récifs coralliens

Présents dans les fonds marins à travers le monde, les récifs coralliens souffrent du réchauffement des eaux ainsi que de leur acidification, provoquée par une hausse du dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Leur environnement, dont la beauté attire de nombreux touristes, est régulièrement abîmé par le contact avec les ancres des navires et les plongeurs. Certaines zones sont ainsi interdites au public, afin de limiter les dommages. Malgré ces efforts, l’ensemble des coraux pourraient disparaître d’ici la fin du siècle.

 

 

Réalisation Claire Martha

ConceptionJulien Bisson,Owen Huchon,Hélène Seingier

Sources principalesMuséum national d’histoire naturelle,National Geographic, UICN et diverses études scientifiques

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