POURQUOI chercher midi à quatorze heures alors que le sauvetage des espèces menacées a été brillamment résolu dès 1974, il y a plus de quarante ans ? Rappelez-vous : dans L’Arche de Barbapapa, les petits personnages qui peuvent prendre toutes les formes défendent les animaux pourchassés par de vilains chasseurs. De Barbidur, le sportif, à Barbabelle la coquette, en passant par Barbouille, l’artiste peintre, l’ensemble de la famille emploie diverses astuces pour repousser lassos, fusils et harpons. Et après avoir fait fuir les assaillants, elle accueille toute la faune dans son village écologique. Mais la pollution environnante commence à devenir infernale. Alors, Barbapapa se transforme en fusée géante et transporte tout le monde dans une jolie planète verte…

Annette Tison et Talus Taylor, les inventeurs de cette série d’albums pour enfants, étaient des écologistes avant l’heure. Pour L’Arche de Barbapapa, ils se sont directement inspirés de l’un des plus célèbres épisodes de la Bible : le Déluge, décidé par Yahvé, qui ne supportait plus la violence régnant sur terre. Noyade générale, à laquelle ne devaient échapper que Noé, sa famille et les couples d’animaux de chaque espèce, emmenés sur un vaisseau construit pour la circonstance.

Dans l’album de Tison et Taylor, non seulement toute la faune, y compris la plus sauvage, échappe à la mort, mais les humains se rendent compte de leurs erreurs et se réconcilient avec la nature. La Terre redevient verte. Barbapapa et toute sa smala regagnent alors leur village sous les vivats. Pas de doute : L’Arche de Barbapapa est beaucoup plus fort, beaucoup plus réussi, que le livre de la Genèse. 

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