« Nous sommes dans un moment de vitalité démocratique »
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À quel besoin répond ce grand débat ?
Pour nos concitoyens, à un besoin important de reconnaissance. Chacun veut être reconnu, respecté, entendu. Contrairement aux confrontations d’hier basées sur des chocs idéologiques collectifs, les confrontations d’aujourd’hui sont poussées par des problématiques de survie individuelle. Sur les ronds-points, on a la concentration de personnes qui imaginent leur futur dégradé, avec l’impression que l’élite politique les néglige. Le grand débat est un moyen de pouvoir exprimer ses sentiments, sa colère, ses espérances, ses inquiétudes. C’est aussi une manière de demander aux gouvernants d’être sur le même pied, dans un endroit où se passe une réappropriation d’un échange politique. Par exemple dans une salle. Il n’y a pas de privilège de tribune, pas de filtre aux questions. C’est un échange direct, physique, qui casse la perception d’un pouvoir qui n’écoute pas.
Est-ce un exercice risqué pour l’exécutif ? C’est un pari. Mais ce peut être aussi une formidable preuve d’intelligence de la part d’un président qui n’hésite pas à se confronter au public. Un exercice nouveau sous la Ve République. Le monde entier observe ce qui se passe en France et comment nous pourrions redonner un souffle nouveau à notre démocratie en articulant la démocratie représentative et la démocratie délibérative.
Faisons-nous l’apprentissage d’une démocratie directe ?
Nous sommes dans un moment de vitalité démocratique. L’élection présidentielle a clairement exprimé que les Français ne se reconnaissaient plus dans un système politique qui privilégiait les stratégies de pouvoir au détriment des projets. Ils attendaient du président une réponse à leurs angoisses face à un libéralisme qui, poussé dans ses excès, fragmente la cohésion du corps social et ne répond pas aux exigences de bien-être des personnes. Cet exercice de réappropriation d’un territoire – les ronds-points –, d’expression d’un pouvoir – bloquer la circulation –, de port d’un uniforme – le gilet jaune pour se reconnaître –, cette convivialité qui permet de renouer une socialisa
« Nous sommes dans un moment de vitalité démocratique »
Jean-Paul Delevoye
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