A-t-on toujours associé la beauté à la jeunesse ?

La jeunesse n’est pas forcément la garantie de la beauté, mais elle en est une condition, notamment chez les femmes. Tout au long de l’histoire, la beauté féminine a été perçue comme disparaissant nécessairement avec l’âge. Il suffit de regarder la production artistique. Jusqu’à très récemment, dans les beaux-arts, la vieille femme est l’allégorie de la laideur et de la déchéance. Elle est représentée comme une mendiante ou une sorte de sorcière. Je pense par exemple aux Trois âges de la femme, de Gustav Klimt, ou encore à la sculpture de Rodin, Celle qui fut la belle Heaulmière, qui représente une vieille femme recroquevillée, impuissante. Ce sont des œuvres qui révèlent le caractère éphémère du pouvoir des femmes. Lorsque leur jeunesse et leur beauté s’envolent, elles ne sont plus rien. Dans l’imaginaire artistique, la vieille femme est donc grotesque, pathétique, et parfois dangereuse, car elle est aussi souvent l’incarnation de la mort. C’est un imaginaire qui perdure encore largement aujourd’hui.

La philosophe Susan Sontag parlait il y a cinquante ans de « double standard du vieillissement ». Est-ce encore vrai ?

En effet. Ce double standard pourrait être résumé par cette citation de Diderot : « Nous changeons sans doute comme les

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