Le virage social-libéral du PS au pouvoir a profondément reconfiguré l’offre électorale. Il a radicalisé la gauche protestataire et antilibérale, déterminée à liquider le PS pour reformater la gauche. Mais il a aussi produit la candidature de Benoît Hamon. Le frondeur a mobilisé les sympathisants de la primaire tant sur la contestation de la politique de l’offre menée par le gouvernement que sur la perspective d’un « futur désirable ». L’ex-dissident, devenu candidat socialiste officiel, s’affranchit ainsi de « la culture du gouvernement », qui jouait comme un éteignoir, pour ouvrir de nouveaux possibles. Un réenchantement de la marque socialiste s’esquisse, non sans difficultés. L’aggiornamento socialiste a aussi ouvert un espace au centre dans lequel Emmanuel Macron s’est engouffré et qu’il cherche à construire. Cette nouvelle donne politique déconcerte les électeurs de gauche, confrontés à la déréliction et à la fragmentation de leur camp. Les voilà plongés dans une casuistique inédite : dans un paysage aussi transformé, où loyautés et réflexes traditionnels sont bouleversés, pour qui voter ? Le « peuple de gauche » marque son attachement à l’union, mais se révèle aussi profondément divisé idéologiquement et stratégiquement. Les reclassements partisans catalysent une dissociation-recomposition des électorats. Un r&

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