L’eau sera-t-elle l’élément clé de nos vies au cours du siècle à venir ? Depuis quelques années, elle est en tout cas au cœur des calamités climatiques qui ont touché la France. En 2022, une longue sécheresse a ainsi touché l’intégralité du territoire de l’Hexagone, coupant le robinet dans plus d’une centaine de communes, mettant à mal les productions agricoles et causant de vastes incendies, en Gironde et en Bretagne notamment. Deux ans plus tard, c’est l’excès de pluie qui frappe, cette fois, une grande partie du pays : inondations à répétition dans le Pas-de-Calais et sur la façade atlantique, coulée de boues dans les Alpes et le Jura – sans oublier la contamination des huîtres du réveillon, due aux eaux de ruissellement polluées…

Un Français sur quatre est déjà, aujourd’hui, menacé par les inondations

Comment faire face à un tel déferlement de difficultés ? Dans ce numéro du 1, réalisé à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars, et en partenariat avec les six agences de l’eau réparties sur le territoire métropolitain, nous revenons sur la gestion de cette ressource si précieuse, à l’épreuve du changement climatique. Le défi est gigantesque : un Français sur quatre est déjà, aujourd’hui, menacé par les inondations, et les vagues de sécheresse sont amenées à se répéter à l’avenir, plus longues et plus fréquentes. Sur les littoraux, la pression démographique accroît les risques de pénurie, alors même que la montée de la mer fragilise le bâti et les cultures. Dans les terres, les pollutions se déversent dans les fleuves et les conflits d’usage sont voués à se multiplier.

La réalité du terrain se révèle un peu plus nuancée : des solutions existent

Face à ce tableau inquiétant, il serait tentant de sombrer dans le catastrophisme. Or la réalité du terrain se révèle un peu plus nuancée : des solutions existent, présentées en infographie dans notre poster, pour mieux absorber les chocs dus aux phénomènes extrêmes, organiser le partage de l’eau, protéger la biodiversité ou engager des démarches de sobriété. Encore faut-il, pour cela, avoir conscience à la fois des enjeux et des actions à notre disposition – que l’on soit élus, citoyens, entreprises ou agriculteurs, pris dans le même bateau de cette si cruciale gestion de l’eau. Il y a soixante ans, la France se dotait d’une loi sur l’eau innovante, instaurant le principe du « pollueur-payeur » pour assurer la préservation de sa qualité. Aujourd’hui, l’ambition se doit d’être plus forte que jamais, pour que les efforts jusqu’ici engagés ne finissent pas évaporés. 

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