Affrontements statistiques
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41,6 % de « Juifs » à Jérusalem-Est
Depuis 1967 et l’occupation de la partie est de la ville, Jérusalem « réunifiée » est un symbole puissant, dont Sergio DellaPergola, éminent démographe italo-israélien de l’université hébraïque de Jérusalem, montre cependant les ambiguïtés : mobilisant les statistiques les plus sérieuses à ce sujet, il dénombre 290 000 Arabes et 207 000 Juifs à Jérusalem-Est en 2012. Les Juifs y sont donc en minorité (41,6 %) et les projections attestent que l’écart devrait s’accentuer à un rythme modéré (les deux populations croissent rapidement).
Pour ce démographe, Israël s’est constitué autour d’un véritable dilemme existentiel, à savoir la poursuite de trois objectifs irréconciliables : conserver les frontières qu’il revendique, maintenir le caractère démocratique du régime, préserver son identité juive. Selon lui, ces dynamiques démographiques devraient pousser un État démocratique à abandonner une identité portée par une part décroissante de sa population (part qui reste néanmoins encore largement majoritaire au niveau global). Il conclut en réactivant une idée contestée : concéder aux Palestiniens des territoires densément peuplés d’Arabes. Il ne précise pas ce qu’il préconise pour Jérusalem.
Pour un statisticien européen, ces analyses sont à la fois fascinantes et déroutantes. Fascinantes par les dynamiques démographiques qu’elles décrivent. Déroutantes par la facilité avec laquelle ces analystes parviennent à catégoriser les « Juifs » d’un côté, les « Arabes » de l’autre. Vraiment ? Rien ne fissure cette belle et terrifiante bipartition ? Si : on apprend que sont assimilés aux « Juifs » des non-Juifs arrivés en Israël à l’occasion de la loi du retour. Les « Juifs » ne sont donc pas tous Juifs. Presque rien n’est dit sur les critères ayant servi à classer les personnes en « Juifs » ou en « Arabes ».
Si la statistique n’a pas inventé les catégories de « Juifs » et d’« Arabes », l’usage qu’elle en fait contribue à en durcir la réalité dans un face-à-face brutal.


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