Un nom coupé en deux
Temps de lecture : 2 minutes
L’an prochain à Jérusalem. Cette promesse qu’échangent les juifs du monde entier au premier jour de Pessah (Pâque) m’a toujours intrigué. Comme un rendez-vous secret partagé par les millions d’orphelins d’un paradis perdu. J’entends aussi cette supplique en forme de supplice : « Si je t’oublie Jérusalem, que ma main droite s’oublie elle-même, que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens pas de toi, si dans chacune de mes joies je ne t’accorde pas une larme. » Faut-il qu’elle soit puissante et magnétique, aimante et mystique, cette ville sacrée, pour susciter même loin des yeux la ferveur du cœur. N’y étant jamais allé, je ne peux que l’imaginer. Or mon imagination ne parvient pas à assembler Jéru avec Salem. Le nom est unique. Je le vois inique. Le nom est simple et je le vois double. Jérusalem en un mot, en un souffle ? Bien sûr que non : comme le Danube sépare pacifiquement Buda de Pest, un mur, une muraille, un béton de mépris et de haine coupe méchamment la ville en deux. Pas le mur des Lamentations, plutôt le mur des séparations. Et c’est bizarrement cette frontière artificielle qui donne à Jérusalem son vrai visage, une cicatrice qui lézarde la ville, la craquelle, l’enlaidit. Jérusalem hachée menu, pas de quartier dans les quartiers, Dieu reconnaîtra les siens. Je pense au mot de Golda Meir devant le drame d’Israël : trop d’histoire, pas assez de géographie. Trop de Jéru, pas assez de Salem ?
Le poison de la sainteté
Marius Schattner
Quelle image donner de Jérusalem ? Celle d’attentats, de tirs contre des manifestants palestiniens, de meurtres, sur fond d’appels à la vengeance, pour la défense de tel ou tel lieu saint, au nom de la foi ou de la terre ? Ou celle d’un groupe de m…
Gentilé
Robert Solé
Comme chacun sait, le gentilé (du latin gentile nomen, « nom de gens ») est un terme qui désigne les habitants d’un lieu. À Paris, la langue française les qualifie de Parisiens ; à Madrid, de Madrilènes&helli…
Le cantique des pierres
Ollivier Pourriol
– « Je t’aimais, c’est pourquoi, tirant de mes mains ces marées d’hommes, j’ai inscrit en étoiles ma volonté dans le ciel, afin de te gagner la Liberté, la maison digne de toi, la maison aux sept piliers. Ainsi tes yeux bri…