Au café des amateurs
Temps de lecture : 5 minutes
Il fallait alors fermer les fenêtres, la nuit, pour empêcher la pluie d’entrer, et le vent froid arrachait les feuilles des arbres, sur la place de la Contrescarpe. Les feuilles gisaient, détrempées, sous la pluie, et le vent cinglait de pluie les gros autobus verts, au terminus, et le café des Amateurs était bondé derrière ses vitres embuées par la chaleur et la fumée. C’était un café triste et mal tenu, où les ivrognes du quartier s’agglutinaient, et j’en étais toujours écarté par l’odeur de corps mal lavés et la senteur aigre de saoulerie qui y régnaient. Les hommes et les femmes qui fréquentaient Les Amateurs étaient tout le temps ivres ou tout au moins aussi longtemps qu’ils en avaient les moyens, surtout à force de vin qu’ils achetaient par demi-litre ou par litre. Nombre de réclames vantaient des apéritifs aux noms étranges, mais fort peu de clients pouvaient s’offrir le luxe d’en consommer, sauf pour étayer une cuite. Les ivrognesses étaient connues sous le nom de poivrottes qui désigne les alcooliques du sexe féminin.
Le café des Amateurs était le tout-à-l’égout de la rue Mouffetard, une merveil
« L’esprit de Paris est dans la tête des étrangers »
Philippe Meyer
Qu’est-ce qui plaît, fascine toujours autant, aujourd’hui, dans Paris ?
Paris représente ce que l’Amérique a représenté au XIXe siècle et durant une bonne partie du XXe siècle. Un « pays » où l’on peut avoir une d…
[Fluctuations]
Robert Solé
Inscrite sur son blason, qui comporte un navire à voiles, la devise de la ville de Paris a inspiré plusieurs artistes après les attentats du 13 novembre. Fluctuat nec mergitur signifie textuellement : « Il est ballotté et ne sombre pas. ». En d’autres termes, Paris résiste malgré l’adver…
Dans les plis de la ville
Geneviève Brisac
Le soir du mercredi 7 janvier 2015, il faisait un froid qui transperçait les os. Pourtant la vieille place de la République s’est rapidement couverte de gens de toutes sortes, beaucoup de femmes, et des enfants, des lycéens, des vieillards à casquette, d’innombrables silhouettes…