Nous cherchons toujours le centre… Mais c’est un point
aveugle… Nous croyons chercher notre cœur
et nous cherchons la cécité… Et aveugles depuis longtemps,
nous ne pouvons plus que toucher à tout
d’une main qui affirme avec conviction
qu’il y aura toujours des riches et des pauvres,
non pas parce que le corps est rassasié ou affamé,
mais parce qu’aucun être humain ne se ressemble…
En attendant, c’est un simple contact
qui tâtonne avec assurance
dans les ruelles divergentes du marché aux esclaves…

 

Histoires, traduit par Dominique Grandmont, 1977 © Éditions Gallimard

 

Comment faire pour désespérer sans devenir fou ? se demandait Vladimír Holan. Le poète tchèque a connu le nazisme et la chape du communisme. Isolé, censuré, il est l’auteur d’une poésie singulière qui mêle la truculence au mystère. Et qui jamais ne choisit entre oui et non. Aux faux espoirs des idéologies, préférons l’amertume de vivre. 

 

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