Se trahir pour se défendre ?
Temps de lecture : 2 minutes
Quel visage pour la France en ce début 2016 ? Celui de la division entre Français « de souche » et bi-nationaux qu’une procédure de déchéance de nationalité pourra viser s’ils bafouent l’« âme française ». Que de passions soudain déchaînées ! Après tout, qu’y-a-t-il de choquant à vouloir exclure de la communauté nationale des individus prêts à tuer froidement des citoyens français ? Pratiquée dans d’autres circonstances par Vichy, prônée par la droite la plus radicale, la déchéance de nationalité porte un lourd héritage. Est-ce une raison pour ne pas lui redonner vigueur, et rehausser du même coup la valeur de la nationalité ? En réalité, François Hollande a déclenché un séisme chez ceux qui placent l’égalité des citoyens au sommet des règles républicaines. Certes, la procédure de déchéance de nationalité figure déjà dans notre droit civil. La graver – l’aggraver – dans le marbre de la Constitution, c’est lui donner une force plus que symbolique. C’est instiller l’idée qu’il existerait en France des citoyens du cru, indéfectibles, et des demi-citoyens, révocables, un droit du sang plus fort que le droit du sol. Une déchéance des droits civiques n’aurait-elle pas le même impact, sans pour autant stigmatiser les 3,3 millions de bi-nationaux que compte la France ? Si notre civilisation est attaquée, ce n’est pas en la trahissant qu’on la défendra mieux. La République, une et indivisible, suppose une citoyenneté unifiée sinon unique. Prendrons-nous le risque de la diviser, que la France en sortira affaiblie.
« Le passé est impitoyablement sacrifié à l’idéologie du jour »
Alain Finkielkraut
L’année 2015 a notamment été marquée en France par des attentats sans précédent et une nouvelle montée du vote Front national. Qu’est-ce que cela dit de notre pays ?
Depuis la mort de Hitler dans les r…
[Zéro]
Robert Solé
Rien de plus simple que le zéro. Un enfant apprend avec plaisir à dessiner le cercle qui le représente. C’est plus facile qu’un 4, un 5 ou un 8.
Vivre et revivre encore
Adèle Van Reeth
Depuis qu’il est devenu dangereux de boire des verres en terrasse, y consentir est un acte de résistance. Celui qui trinque en connaissance de cause ressemble à l’homme révolté de Camus, « qui dit à la fois non et oui : il refuse, mai…