Demandez le programme !
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Comment saisir cet instant ? Comment comprendre ce moment politique si étrange. À la deuxième génération, les Le Pen sont parvenus à installer très solidement le Front national dans le paysage. Le père cognait comme un corsaire ; la fille se prend pour Jeanne d’Arc et séduit le peuple. Comment cela s’est-il donc produit ? Comment un parti, si longtemps regardé avec condescendance, se retrouve-t-il porté par les votes des plus offensés, des plus humiliés ?
C’est cela qu’il faudrait cerner. Comprendre comment le Front national est devenu le parti des « sans-dents ». Comment il s’y est pris pour susciter l’adhésion, ce lien toujours mystérieux et profond en politique, des sans-diplôme, des mères célibataires et des pas-de-chance. Être devenu le parti des pauvres, cela mérite attention. Car sur un fond de grande confusion, le tableau est net. Insensiblement, le Front national a convaincu de l’impuissance de l’« UMPS », ce sigle estampillé Le Pen. Sans provoquer de remous, le FN se targue désormais d’être le « premier parti de France ». Mais le plus hallucinant n’est pas là. Le plus inouï, c’est bien que le FN, sur le terrain social, maîtrise mieux aujourd’hui la langue de la gauche que la gauche elle-même. Demandez le programme ! Le FN parle plus clair que le PS, plus fort que le Front de gauche, de manière plus percutante que le PC. On se pince… mais on ne rêve pas.
« Ce parti est porté par les inégalités sociales »
Hervé Le Bras
Quelles sont les caractéristiques géographiques du vote en faveur du Front national ?
Dès son apparition en 1984, la répartition du vote FN est très contrastée sur le territoire, plus que le vote de droite ou de gauche. Les écarts vont du simple au triple. Il y a trente a…
Nostalgie
Robert Solé
En ce temps-là, les choses étaient simples. Il y avait le Bien d’un côté et le Mal de l’autre. Le Bien, c’était « nos valeurs ». Le Mal, c’était le racisme, l’antisémitisme et le populisme, incarn&…
À Perpignan, le FN dicte désormais l’ordre du jour politique
Sylvain Cypel
Jean-Marie Burgos, vieux militant de l’UMP, le reconnaît : « Je fais du porte-à-porte depuis un mois et demi. Rien n’est joué, mais oui, de plus en plus de gens croient que le FN finira par gagner. » On est à Perpignan, fief du lea…