La conception d’un enfant a tout d’une course d’obstacles. Songez seulement : il faut produire des spermatozoïdes suffisamment nombreux et mobiles d’un côté ; des ovules suffisamment nombreux et matures de l’autre. Faire ensuite en sorte que les premiers parviennent sans encombre jusqu’aux seconds – en remontant l’utérus puis les trompes. Prier enfin pour que l’œuf fécondé – s’il y en a un – migre vers l’utérus et s’y accroche fermement. Il n’est donc pas étonnant que nos chances de concevoir soient en moyenne de 25 % à chaque cycle. Et les causes d’infertilité sont innombrables.

Commençons par les raisons éternelles, mais que la médecine ne sait explorer que depuis peu : notre héritage génétique. Il est en cause dans environ 10 % des cas d’infertilité. La formation des spermatozoïdes, par exemple, implique plus de cent gènes – loin d’être tous identifiés. Un défaut sur l’un d’eux peut tout chambouler. « Chez les femmes, certaines malformations génétiques entraînent une infertilité primaire : ça ne fonctionne pas dès le début. D’autres causent une ménopause précoce, la réserve ovarienne est épuisée avant 30 ou 40 ans », détaille Daniel Vaiman, chef du département Développement, reproduction et cancer à l’institut Cochin de l’Inserm.

La plupart des autres sources d’infertilité – chez les hommes comme chez les femmes – sont de l’ordre de l’acquis, on ne naît pas avec : des oreillons tardifs qui perturbent la production de spermatozoïdes ; une obésité ou une anorexie qui détraquent le système reproducteur ; une infection sexuellement transmissible, comme une chlamydia, qui bouche les trompes… Chez les hommes, l’inflammation de la prostate est courante. Cet organe, rempli de recoins, accumule facilement les toxines. « Un syndrome lié à cette inflammation peut affecter la mobilité et la qualité des spermatozoïdes. Malheureusement les hommes consultent peu », déplore Philippe Wolf, chef du service de biologie de la reproduction à Cochin et auteur d’Espoirs et limites de l’assistance médicale à la procréation (Odile Jacob, 2015), avant de conclure sur cette mise

Vous avez aimé ? Partagez-le !