Quelles questions éthiques le traitement contre l’infertilité soulève-t-il ? 

L’infertilité soulève de nombreuses questions. À mes yeux, le principal risque – à la fois clinique et éthique – est de trop ramener l’enfant aux conditions de sa procréation. Certains parents dont l’enfant est né grâce à une FIV autologue, c’est-à-dire réalisée avec leurs propres gamètes, se présentent comme étant « stériles ». Or, s’ils ont réussi à avoir un enfant, cela signifie qu’ils ne le sont plus. D’où vient la persistance d’une telle représentation ? De l’existence d’une assistance ? Pourquoi restent-ils pris dans cette causalité ? Est-ce le fait qu’ils ont vécu leur infertilité comme un interdit de procréer ? Ce type de biais concerne également certains psychiatres qui cherchent à tout expliquer par le prisme de l’infertilité, qui devient une sorte de piège de la causalité. Comme s’il y avait des lois dans la nature qui seraient bonnes et qu’il s’agirait de respecter. On pense que si l’on force la nature, on transgresse. Cette idée est sous-jacente aux débats éthiques autour du traitement de l’infertilité. Cela génère une souffrance chez les parents.

Quels types de manifestations psychiques la PMA peut-elle provoquer chez les parents ? 

Chez l’homme par exemple, l’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde (ICSI) est parfois vécue comme une insémination artificielle par donneur. J’ai reçu un père qui avait fantasmé toute une histoire autour de la biologiste en charge de rÃ

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