NON à Macron, non à Barnier, non à Mélenchon, non à Le Pen… Non aux hausses d’impôts, non aux baisses d’impôts, non à la réforme des retraites, non à l’abrogation de la réforme des retraites… Non à tout, comme s’il fallait confirmer le nonisme de Pierre Dac : « Je suis pour tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour. »

Mais voici un non qui veut dire oui : à peine était votée la motion de censure permettant au gouvernement Barnier de battre le record de la brièveté sous la Ve République qu’émergeait la notion de non-censure. Des socialistes d’un côté, des macronistes de l’autre affirmaient qu’un gouvernement dirigé par l’un des leurs pourrait bénéficier d’un pacte de non-agression avec le camp adverse : s’engageant à ne pas recourir au 49.3, il obtiendrait l’assurance d’échapper à la guillotine. Une solution modeste, provisoire, peu susceptible de faire rêver les foules, mais qui permettrait au moins de voter des lois dans l’attente d’une nouvelle dissolution.

Jean-Luc Mélenchon a aussitôt dit non. Aucun compromis ne lui convient, aucune résolution de la crise n’entre dans ses plans : son objectif est le non-maintien d’Emmanuel Macron à l’Élysée, dont il pense prendre la place, malgré une cote de popularité désastreuse. Et tant pis s’il est accusé de non-assistance à République en danger !

Le chef de l’État, qui n’a aucune intention de céder son fauteuil, est parti à la recherche d’un nouveau Premier ministre, le quatrième en un an. La principale qualité de cet oiseau rare serait négative : être non censurable. Sine qua non

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