« École : à quoi servent les parents ? » Voilà une question qui aurait pu être intéressante à traiter si elle n’avait pas été si… secondaire. En effet, doit-on le rappeler, l’école relève avant tout d’une relation bilatérale entre deux partenaires principaux : le corps enseignant et les élèves. Dans ce système bipolaire, les parents sont surtout des acteurs de second plan. Leurs interventions se résument à des activités de faible envergure telles que : amener les enfants à l’école le matin, ne pas les y oublier le soir, parcourir le livret scolaire et acheter chaque été un cahier de vacances qu’ils finiront par remplir eux-mêmes fin août, faute d’avoir réussi à convaincre leur progéniture de le faire.

Ainsi, mesurer le rôle des parents dans l’école relève d’une démarche intéressante, mais peu constructive au regard de leur faible implication. Poser un regard lucide sur notre système scolaire exigerait plutôt d’en étudier le cœur, d’en mesurer le pouls, comme on serait amené à le faire avec un patient malade.

Prendre le pouls, c’est justement l’objectif de l’enquête PISA, enquête menée tous les trois ans par l’OCDE qui compare la réussite des systèmes scolaires mondiaux quant à l’acquisition de compétences clés par les enfants (lecture, écriture, calcul, et plus rarement jet de boulette de papier). À la dernière évaluation PISA en 2012, la France a chuté de deux places dans le classement mondial. Si ce constat alarmant a eu le mérite d’interpeller l’opinion publique sur les raisons d’un tel naufrage, il n’a malheureusement pas toujours suscité des réactions des plus appropriées. Comme en témoigne par exemple le choix éditorial de ce numéro du journal le 1

Évidemment, il est louable de chercher à cerner la responsabilité des différents partenaires éducatifs dans cet échec, parents compris, mais regardons les choses en face… Quels acteurs de l’école sont concrètement responsables de ces mauvais résultats ? En d’autres termes : qui passe les examens du programme Pisa ? Les professeurs, les parents ou leurs enfants ? Réponse : les enfants. Pourquoi donc s’interroger sur la place des parents à l’école quand on est incapable de se poser d’abord la bonne question : « École : à quoi servent les ENFANTS ? »

Soyons lucides ! C’est bien aux jeunes élèves que l’on doit imputer l’échec du système scolaire français, pas à leurs tuteurs. Chaque année, des milliers d’enfants entrent par exemple en petite section de maternelle sans maîtriser ni la lecture ni le calcul… et empêchent, par leur présence, toute progression du niveau scolaire français. Ayons donc la lucidité de repenser l’école et d’en redistribuer les rôles.

Pourquoi ne pas proposer aux parents, dont le bagage culturel est plus solide, de remplacer leurs enfants sur les bancs de l’école ? Si les parents venaient à remplacer leur progéniture, l’école n’en serait que mieux portante. Les professeurs trouveraient enfin la satisfaction d’enseigner à des classes plus calmes (quoique…) et dont le niveau scolaire serait meilleur.

De plus, libérés des contraintes horaires de l’école, les enfants pourraient alors prendre la place de leurs parents dans le monde du travail (ce que certains pays font déjà formidablement : Inde, Bolivie… nous offrant par là même des objets manufacturés d’une grande qualité à moindre coût). Cette confrontation au monde réel n’en serait que plus riche d’enseignements pour nos bambins. « Difficulté » et « abnégation » seraient alors les maîtres-mots d’un grand et nouveau programme d’apprentissage pour ces enfants entrés de plain-pied dans l’école de la vie. Tout le monde sortirait gagnant de cette nouvelle dynamique. Enfin, je crois…  

Vous avez aimé ? Partagez-le !