Yannick Jadot s’est donc résigné à porter une cravate. On l’a persuadé que, pour se présenter à l’élection présidentielle, il fallait être présentable. Le candidat écologiste rejoint ainsi le quasi-guérillero Jean-Luc Mélenchon, cravaté de rouge pour conquérir le pouvoir.

Encore faut-il bien choisir cet attribut vestimentaire. Même si le vert sapin ou le vert mousse semblent s’imposer à un écolo, une couleur neutre est vivement conseillée pour un entretien d’embauche. Pas de rayures, de petits pois ou de grands carreaux, pas de motifs genre fleur de lys ou faucille et marteau : l’uniforme politique exige de l’uni.

Nouer une cravate s’apprend, en travaillant devant sa glace ou à l’aide d’un tutoriel vidéo. Une longueur excessive contraindrait l’intéressé à coincer le bout de la chose dans son pantalon. Le nœud Windsor ne manque pas d’élégance, mais le four-in-hand, plus décontracté et légèrement asymétrique, est idéal pour un débutant. Il tient son nom des foulards portés par les anciens cochers londoniens qui faisaient un nœud simple pour se protéger du froid et du vent avec quatre rênes dans la main. Conduire les affaires de la République en pleines bourrasques n’est pas moins compliqué.

Yannick Jadot devrait éviter la pince de cravate en or ou en argent : il donnerait l’impression de cravater l’électeur. En faire trop, alors que les sondages l’ont déjà habillé pour l’hiver, l’amènerait à prendre une veste.

Candidat à la papauté présidentielle en 1995, Édouard Balladur avait fait sensation en s’affichant avec des chaussettes pourpre cardinalice. Contre toute attente, il a été battu, preuve que l’habit ne fait pas le moine. La garde-robe d’un politique se termine parfois, avec lui, dans un placard. 

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