Le cours de Roland Barthes, c’est le dimanche matin, comme la messe. Tous les gens nocturnes, les déséquilibrés, les riches, les pauvres y vont. Il y a les mecs du Palace, cette boîte de nuit légendaire. On y danse toute la nuit. C’est l’époque de Saturday Night, Saturday Night. On se dandine. On crie d’une voix aiguë : Saturday Night. À neuf heures du matin, il y a encore des gens sur la piste qui dansent sans musique. Je leur dis : « Qu’est-ce que tu fais ? »

Ils répondent : « J’attends le cours de Roland Barthes. »

Et là, ils vont tous vers le cours de Roland Barthes. Une procession de 1 300 personnes, on se croirait chez Mick Jagger. La queue jusqu’au boulevard Saint-Michel. Julia Kristeva avec des lunettes étonnantes. Moi, j’arrive, je rentre dans le Collège de France. Je marche. Il y a des corps étendus. Des beatniks, des hippies. Je m’assois : je suis au cours de Roland Barthes ! Il est là, costume en tweed et chaussures en daim. […]

« Fabrice, donnez-moi le droit de ne pas avoir d’opinion… »

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