Qui saura entendre l’inquiétude des classes dites populaires ?

Qui saura entendre leur aspiration à habiter dignement leur vie ?

Qui saura entendre leur désir d’avenir trop souvent confisqué ?

Qui saura entendre leur angoisse devant les injustices, devant le mépris, devant ce paradis de la haine, devant cette obsession de la productivité et cet attrait pour le désastre infligés par une économie marchande qui règne et colonise tous les aspects de l’existence ?

Qui saura entendre nos interrogations devant la façon biaise dont ce système, sous des abords attrayants et aimables, inocule des goûts, des besoins, des désirs qui peu à peu nous agrippent et nous deviennent aussi nécessaires qu’une drogue ?

Qui saura entendre nos réticences devant la prétendue « valeur travail », chantée avec lyrisme par ceux-là que le travail n’abîme guère puisqu’ils le fourguent à d’autres ?

Qui saura entendre qu’un labeur trop longtemps prolongé constitue pour certains un calvaire, qu’il les vide, qu’il les use, qu’il les déglingue, qu’il leur suce la moelle, qu’il les fane préma

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