Le vote des classes populaires est un enjeu paradoxal. Nul candidat à une élection nationale ne peut prétendre à la victoire sans le soutien d’une part importante de cet électorat mêlant ouvriers, employés et exclus sociaux. Et pourtant, l’histoire politique des quarante dernières années est celle d’une invisibilisation du vote populaire au profit des introuvables classes moyennes. Cette disparition et ses causes sont largement documentées. Orphelines du gaullisme et du communisme électoral, « trahies » par le tournant de la rigueur du Parti socialiste en 1983, les classes populaires ont été progressivement ignorées par les partis majoritaires, à gauche comme à droite. Persuadée qu’elles lui étaient acquises à jamais, la gauche a cessé de se préoccuper de cet électorat aux frontières de plus en plus difficile

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