Pour qui votent les classes populaires ?
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Le vote des classes populaires est un enjeu paradoxal. Nul candidat à une élection nationale ne peut prétendre à la victoire sans le soutien d’une part importante de cet électorat mêlant ouvriers, employés et exclus sociaux. Et pourtant, l’histoire politique des quarante dernières années est celle d’une invisibilisation du vote populaire au profit des introuvables classes moyennes. Cette disparition et ses causes sont largement documentées. Orphelines du gaullisme et du communisme électoral, « trahies » par le tournant de la rigueur du Parti socialiste en 1983, les classes populaires ont été progressivement ignorées par les partis majoritaires, à gauche comme à droite. Persuadée qu’elles lui étaient acquises à jamais, la gauche a cessé de se préoccuper de cet électorat aux frontières de plus en plus difficile
« Le peuple est une notion très composite »
Gérard Noiriel
Revenant sur les liens qu’entretient la gauche avec le peuple depuis la Révolution, l’historien Gérard Noiriel explique que ce dernier n’a jamais été homogène ni unanimement acquis à la gauche.
[Dans le poste]
Robert Solé
Le dernier duel télévisé de l’élection présidentielle ronronnait. D’un ton mesuré, parlant des dangers de la fracture sociale, François Ruffin cherchait à rassurer celles et ceux qui l’assimilaient encore à la France insoumise.
« Les petits pas et l’horizon »
François Ruffin
Venu à la politique par la question sociale, l’ancien journaliste François Ruffin, devenu député insoumis, se dit bien décidé à rabibocher la gauche avec le peuple des villes et des champs.