« La vérité vous rendra libre. » C’est ce que dit la Bible, et même les athées en sont aujourd’hui convaincus. On entend souvent dire : « Si seulement les médias disaient la vérité aux gens sur le changement climatique, sur la Russie, sur Trump, alors les gens comprendraient. Si seulement nous connaissions la vérité, alors nous ferions ce qu’il faut. »

Mais que faire si la vérité est impuissante ? Si elle n’a aucun impact ? C’est la question que se pose Arendt dans son essai Vérité et Politique : est-il « de l’essence même de la vérité d’être impuissante » ? Car si la vérité n’a aucun pouvoir, alors le fait de la connaître n’aura aucun impact sur le politique.

« La vérité factuelle a très peu de chances de survivre aux assauts du pouvoir »

« Les faits et les événements sont choses infiniment plus fragiles que les axiomes, les découvertes et les théories », écrit Arendt. En effet, les faits peuvent être remis en question, niés, neutralisés. Par exemple, si Poutine veut faire croire à son peuple que l’Ukraine est dirigée par des nazis, ou si la Chine veut nier la torture et l’oppression des Ouïghours, ils ont le pouvoir de le faire. Car les faits, et les vérités qui sont fondées sur eux, sont contingents. C’est-à-dire qu’ils auraient très bien pu se passer autrement. Et ils ne sont reconnus comme faits que parce que nous les acceptons comme tels. Les historiens, les juristes et les philosophes ont d

Vous avez aimé ? Partagez-le !