Europexit
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Brexit or not Brexit, l’Europe est confrontée à une mutation économique mondiale d’une telle ampleur qu’elle rend dérisoire ses querelles intestines. Faut-il que les dirigeants et les habitants du Vieux Continent soient aveugles pour ne pas réagir ! Jour après jour, pourtant, les chiffres donnent la mesure de ce séisme qui déporte le centre de gravité de la planète sous d’autres cieux.
Premier symptôme de cet affaissement : la démographie. En 1950, l’Europe compte un peu plus de 450 millions d’habitants soit près de 22 % des 2,5 milliards d’êtres humains qui peuplent la planète. En 2015, les 508 millions de citoyens de l’Union européenne ne représentaient plus que 7 % de leurs 7 milliards de congénères.
Deuxième clignotant : l’économie. L’UE contribue aujourd’hui au quart de la production mondiale des richesses. Il y a un demi-siècle, c’était encore 40 % ! Et ce n’est pas fini. « Sur le plan macroéconomique, écrit Sylvie Goulard dans Goodbye Europe (Flammarion, 2016), une nouvelle répartition des richesses est en cours […]. Les pays européens pèseront de moins en moins. » L’Europe est sur un toboggan et la France est emportée plus vite que les autres dans cette grande glissade : « Dans une étude de la banque HSBC, d’ici 2050, poursuit Sylvie Goulard dans son essai-choc, elle dégringolerait de la sixième place actuelle à la neuvième place, soit l’une des pires performances du G20. »
Ces données ne sont pas seulement le symptôme du recul européen, elles annoncent aussi des temps très difficiles. Alors que l’UE perd du terrain dans la production de la richesse mondiale, elle voit, en revanche, ses dépenses sociales galoper. Ainsi sont-elles passées en moyenne, de 2007 à 2010, de 26,1 % de son PIB à 29,4 %. Avec un record mondial pour la France : 33,8 % de son PIB est consacré aux dépenses de protection sociale, soit 15% des dépenses sociales mondiales, selon l’OCDE et l’Institut national de prévoyance collective !
Moins de richesses, plus de dépenses, l’accident est assuré. Le populisme qui monte en Europe est la traduction politique de cette menace.
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