Le pays le plus accueillant au monde pour les réfugiés n’est pas européen. Il n’est même pas occidental. L’Ouganda, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un petit État d’Afrique centrale de 40 millions d’habitants, coincé entre le Congo, le Kenya et le lac Victoria. Un pays qui, surtout, vient d’accueillir en quatre ans plus d’un million de réfugiés sud-soudanais, dont 85 % de femmes et d’enfants. Outre un accès à l’éducation et à la santé, chaque famille a reçu un lopin de terre, dix mètres sur dix, dans le nord du pays, encore largement sous-développé. Et si cette politique n’est pas sans heurts avec la population locale ni calculs diplomatiques, elle a néanmoins été saluée par le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) comme un exemple à suivre, face à l’une des pires crises migratoires qu’a connues le continent.
À l’inverse, d’autres États ont opté pour un contrôle beaucoup plus strict de leurs frontières. C’est le cas, historiquement, du Japon, où seule une centaine de titres de séjour pour raisons humanitaires ont été accordés depuis 2015 – le pays compensant son attitude par une forte contribution financière au HCR. Cette politique de fermeture est également adoptée dans plusieurs États d’Europe de l’Est, mais aussi par des pays anglo-saxons. En Australie notamment, l’opération « Frontières souveraines » a conduit à l’arraisonnage de tous les bateaux illégaux et au parcage des migrants dans des centres de rétention installés sur les îles de Manus en Papouasie-Nouvelle-Guinée et de Nauru. Un programme coûteux – environ 2,5 milliards d’euros par an –, critiqué par de nombreuses ONG, qui dénoncent les violences commises dans ces camps offshores. Depuis 2015, plus aucun bateau de réfugiés n’a atteint les côtes australiennes.