« Notre régime est à la fois parlementaire – le chef du gouvernement est responsable devant l’Assemblée nationale – et présidentiel – le chef de l’État dispose de prérogatives importantes. Et il y a ce personnage, le Premier ministre, dont on ne sait pas s’il est encore le chef de la majorité ou un simple collaborateur […]. Moi, je considère qu’il faut […] couper le nœud gordien : le président de la République doit être le seul chef de l’exécutif. Plus de Premier ministre, plus de responsabilité devant le Parlement, plus de droit de dissolution. […] Le problème de notre Constitution, c’est que le Parlement y est trop faible et qu’il y a une dyarchie au sein de l’exécutif. Donc je vais jusqu’au bout de la logique qui me paraît être celle de la Ve République dans sa modernité. Il faut qu’il y ait un Parlement dont les pouvoirs ressembleront à bien des égards à ceux du Congrès américain, ce qui n’est pas rien dans un régime présidentiel, et un président de la République qui doit remplir son mandat pour cinq ans et être le chef de la majorité. L’idée d’avoir un paratonnerre, de changer de Premier ministre parce qu’il y a une difficulté, est une forme de défausse de sa propre responsabilité. »