Il y a encore un an, tous les voyants semblaient au vert : sur le plateau de Saclay, au sud-ouest de Paris, devait s’ériger un campus scientifique de rang mondial. Le voisinage était prometteur : trois universités, des grandes écoles comme HEC, Supélec et Polytechnique, les labos du CNRS et du Commissariat à l’énergie atomique… sans compter l’INRA ou Normale Sup, qui devaient déménager pour rejoindre la fourmilière scientifique et intellectuelle.

Mais encore fallait-il que toutes les entités acceptent de se fondre en une seule, dénommée université Paris-Saclay. La proximité spatiale n’a pas suffi à générer une collaboration cohérente. Choc culturel entre grandes écoles et universités, conflits de gouvernance, lourdeur administrative… le projet a coulé. Les anciens de Polytechnique, notamment, ont jalousement défendu l’autonomie de leur école. Le récent report de la ligne 18 du métro parisien, censée rapprocher le plateau et la capitale, a encore noirci le tableau.

Alors, où chercher, dans l’Hexagone, le cocktail harmonieux de chercheurs, de start-up et d’industries qui rappellerait la Silicon Valley ? La technopole de Sophia Antipolis tente de maintenir son avantage historique dans les transports ou l’informatique. Grenoble joue des coudes dans les secteurs de l’industrie et de l’énergie. En Île-de-France, le Sentier – un quartier du cœur de Paris – se veut le cocon de la French Tech, mais n’a pas attiré la recherche. Tout comme Station F, l’incubateur géant installé par Xavier Niel près de la BNF : il rassemble un millier de start-up mais pas de centre de recherche ni de pôle universitaire. Bref, la Silicon Valley à la française ressemble plutôt à un ensemble de pointillés. 

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