Un fichu de couleur pour la mère, un hijab noir pour la fille
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Juste avant de quitter son bureau pour sa pause déjeuner, Kerol, 33 ans, assistante sociale dans une administration de Bobigny, a recouvert d’un voile noir opaque le léger bandeau qu’elle porte sur son lieu de travail. « Cela fait deux ans que je porte le hijab, raconte-t-elle avec un sourire jovial. C’est arrivé du jour au lendemain. Je me posais énormément de questions, je n’en dormais plus. Un matin, je me suis décidée, je suis montée voir ma voisine, une Française convertie, et lui ai demandé de m’apprendre à nouer le voile islamique. Beaucoup ne comprennent pas, mais je me suis sentie apaisée, plus proche de Dieu, libérée du regard des hommes qui nous regardent parfois comme de la viande. »
Pendant que Kerol, vêtue d’un jean et d’une tunique rose bonbon, s’installe pour déjeuner dans un restaurant halal près du centre commercial Bobigny 2, à plus de 4 000 kilomètres de là, Leïla, sa mère, directrice d’une radio, arpente les rues de Dakar, un simple fichu de couleur noué sur la tête. Pieuse, élevée par un père imam connu des Dakarois pour sa douceur et sa tolérance, Leïla, contactée par télép
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