Acquisitions. Shopping médiatique. Ces emplettes ne sont pas de vulgaires achats. L’acquéreur se présente toujours comme le sauveteur d’un journal ou d’une chaîne en difficulté. On le prendrait presque pour un mécène.

Capitaines d’industrie. Leur modeste grade cache des maréchaux d’empire (médiatique).

Concentration. Rien à voir avec l’effort intellectuel ou l’attention. Il s’agit de réunir le maximum de titres en une seule main, pour faire des économies, développer les recettes publicitaires ou empêcher la dangereuse dispersion des idées qu’on appelle pluralisme.

Danseuse. C’est le cadeau que s’offre parfois un millionnaire n’ayant aucun lien avec le journalisme. Le magazine illustré Jours de France était la danseuse de l’avionneur Marcel Dassault. Très lu dans les salons de coiffure, il exigeait une brosse à reluire. Le patron indiquait à ses chroniqueurs la ligne à suivre : « Si une comédienne a un vilain nez, il suffit d’écrire qu’elle a de beaux yeux. »

Escarcelle. Sac de cuir, susceptible d’être confondu avec une gibecière. Un journal atteint en plein vol peut tomber dans l’escarcelle d’un marchand d’armes.

Indépendance. C’est le premier mot que prononce, la main sur le cœur, l’acheteur d’une entreprise de presse. Les journalistes, rassurés, savent qu’ils ne subiront pas la moindre pression de sa part. 

Magnats de la presse. Ils ont fait fortune dans la finance, la téléphonie ou le bâtiment. En Amérique, on les appelle tycoons, d’un mot japonais, lui-même d’origine chinoise, preuve que cette passion pour l’information n’a pas de frontières. 

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